Récipiendaires de la Croix de Victoria
Bien que des actes individuels de grande bravoure surviennent fréquemment pendant la guerre, seulement un petit nombre d'entre eux sont vus et consignés. De tels actes servent d'exemples à tous qui admirent et respectent l'auteur d'une telle hardiesse.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, seize Canadiens se sont vus décerner la Croix de Victoria qui est la décoration militaire la plus importante remise par le Commonwealth pour un acte de bravoure. Leur vaillance les distingue comme des Canadiens du plus haut rang.
Le sergent-major de compagnie John Robert Osborn The Winnipeg Grenadiers Hong Kong, le 19 déc. 1941
John Robert Osborn naît à Foulden, en Angleterre, le 2 janvier 1899. Au cours de la Première Guerre mondiale, il sert au sein de la Royal Naval Volunteer Reserve. Osborn immigre au Canada en 1920. En 1933, il s'enrôle dans les Winnipeg Grenadiers, unité de la milice active non permanente. Lorsque débute la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939, les Grenadiers sont mis en service actif et stationnés pendant quelque temps en Jamaïque. En octobre 1941, à la demande du gouvernement britannique, le bataillon est envoyé à Hong Kong afin d’y renforcer la garnison.
Le 8 décembre 1941, des unités de l’armée japonaise s’attaquent aux positions défensives britanniques de Hong Kong. Au 18 décembre, trois régiments japonais ont débarqué sur l’île. À l’aube du 19 décembre, on ordonne à la compagnie (A) des Winnipeg Grenadiers de se rendre à Jardine’s Lookout afin d’y déloger l’ennemi, puis d’avancer sur le mont Butler et de le reprendre. Peu après l'aube, la compagnie (A), dirigée par le Sergent-major de compagnie (SMC) Osborn, mène une charge à la baïonnette et s’empare du sommet du mont Butler. Trois heures plus tard, lorsque trois compagnies de troupes japonaises contre-attaquent et forcent ses hommes à se replier en descendant la pente ouest du mont, le SMC Osborn dirige calmement le tir de protection qui tient l’ennemi à distance. En fin de compte, après que le groupe du SMC Osborn a rejoint le reste de la compagnie (A), les Japonais réussissent à encercler le groupe. Au milieu de l’après-midi, après avoir repoussé deux attaques japonaises et faisant face désormais à une pénurie de munitions et à un nombre croissant de blessés, le commandant de la compagnie, le Major A.B. Gresham, décide de se rendre et se place à découvert avec un drapeau blanc. Il est aussitôt abattu par les Japonais, qui commencent à lancer des grenades sur la position de la compagnie (A). Le SMC Osborn en ramasse plusieurs et les renvoie à l’ennemi. Toutefois, l’une des grenades atterrit dans un endroit où Osborn ne peut la récupérer à temps. Lançant un cri d’avertissement tandis qu’il pousse l’un de ses hommes sur le côté, il se jette sur la grenade, qui explose et le tue instantanément.
Lorsque le leadership et le sacrifice du SMC Osborn à cette occasion sont mis en lumière après la défaite du Japon, on lui décerne la Croix de Victoria à titre posthume.
Citation
À Hong Kong, le matin du 19 décembre 1941, une compagnie du Winnipeg Grenadiers, dont le Sergent-major de compagnie Osborn fait partie, se trouve divisée lors d'une attaque sur le mont Butler, une montagne très escarpée. Une partie de la compagnie que commande le Sergent-major de compagnie Osborn s'empare de la montagne à la pointe de la baïonnette et la garde pendant trois heures. Cette position devient rapidement intenable en raison du grand nombre de soldats ennemis et des attaques répétées sur un flanc non protégé. Le Sergent-major de compagnie Osborn et quelques-uns de ses hommes protègent la retraite de la compagnie, et lorsque vient le temps pour ces quelques hommes de retraiter à leur tour, Osborn, à lui seul, repousse l'ennemi pendant que ses hommes rejoignent la compagnie. Il doit ensuite se frayer un passage à travers les tirs de mitraillettes et, sans égard pour sa propre sécurité, il aide les retardataires à atteindre la nouvelle position de leur compagnie. Lorsque le danger menace ses hommes, il est toujours là pour les encourager.
Au cours de l'après-midi, la compagnie se trouve isolée du bataillon et complètement cernée par l'ennemi qui s'est rapproché au point de pouvoir lancer des grenades dans la petite dépression que défend la compagnie. Plusieurs grenades ennemies ainsi reçues sont ramassées par le Sergent-major de compagnie Osborn, qui les relance vers l'ennemi. Tout à coup, l'ennemi lance une grenade qui tombe dans un endroit inaccessible. Tout en criant un avertissement à ses hommes, ce courageux adjudant se jette de tout son long sur la grenade qui explose et le tue instantanément. Son sacrifice sauve certainement la vie de nombreux hommes.
Le Sergent-major de compagnie Osborn a été une inspiration pour tous au cours de cette défense à laquelle il a participé si courageusement pendant plus de huit heures et demie contre une force ennemie écrasante et, par sa mort, il fait preuve des plus hautes qualités d'héroïsme et d’abnégation.
Le lieutenant-colonel Charles Cecil Ingersoll Merritt The South Saskatchewan Regiment Dieppe, France, le 19 août 1942
Charles Cecil Ingersoll Merritt naît à Vancouver, en Colombie‑Britannique, le 10 novembre 1908. En 1929, il obtient son diplôme du Royal Military College, à Kingston, en Ontario, et s’enrôle par la suite dans la milice. Au début de la Seconde Guerre mondiale, Merritt sert en qualité d’officier dans les Seaforth Highlanders of Canada. En 1942, il devient commandant du South Saskatchewan Regiment (SSR).
Le 19 août 1942, le SSR est l’un des bataillons de la 2e Division d’infanterie canadienne qui participent au raid sur le port français de Dieppe. Le bataillon débarque sur la plage Green Beach, exactement en face de Pourville, village situé immédiatement à l’ouest de Dieppe. Afin de pouvoir atteindre leurs objectifs à l’est du village, les Canadiens sont forcés de traverser un pont sur la rivière Scie, qui coule en direction de la mer en passant par Pourville. Le pont et ses abords sont balayés par des tirs d’artillerie, de mitrailleuses et de mortiers allemands depuis les hauteurs dominant la rive est de la Scie, ce qui met un frein à la progression du SSR. À ce stade, le Lieutenant-colonel Merritt s’avance et, prenant les choses en main, traverse calmement le pont à au moins quatre reprises sous un tir déchaîné afin de mener ses hommes par petits détachements sur le côté est. Il organise et commande ensuite des assauts contre plusieurs des casemates et autres positions ennemies qui dominent le pont et le village, et réussit à les éliminer. Toute la matinée, le Lieutenant-colonel Merritt commande ses hommes avec énergie, s’exposant sans prendre garde au feu allemand. Malgré deux blessures, il organise la retraite de son bataillon des plages de Pourville et met sur pied une arrière-garde qui permet à la majorité des hommes du SSR et des Cameron Highlanders of Canada de rembarquer pour l’Angleterre. Le Lieutenant-colonel Merritt et ses hommes de l’arrière-garde ne peuvent cependant pas être ramenés et sont contraints de se rendre.
Pour le leadership et le courage exemplaires dont il a fait preuve à cette occasion, le Lieutenant-colonel Merritt se voit décerner la Croix de Victoria. Il s'éteint à Vancouver, en Colombie-Britannique, le 12 juillet 2000.
Citation
Pour sa bravoure sans égale et pour ses qualités de chef qui ont su rallier ses hommes alors qu'il commandait son bataillon lors du raid de Dieppe le 19 août 1942.
Dès le débarquement, son unité doit traverser un pont, à Pourville, qui est la cible de tirs de mitrailleuses, de mortiers et d'artillerie très nourris. Les premiers groupes sont tués en grande partie et le pont est jonché de corps. Une décision audacieuse s'impose et le Lieutenant-colonel Merritt, tout en brandissant son casque, s'avance en courant et crie : Venez! Traversez! Il n'y a rien à craindre ici.
C'est ainsi qu'il mène les survivants d'au moins quatre groupes, chacun à leur tour, de l'autre côté du pont. Après les avoir rapidement regroupés, il les fait avancer. Lorsqu’ils sont retenus par l'ennemi embusqué dans des casemates, il organise des attaques couronnées de succès. Dans un cas, il élimine lui-même les occupants d'une position à l'aide de grenades. Après que plusieurs de ses messagers sont tombés au combat, il garde personnellement contact avec ses hommes postés dans différents endroits stratégiques.
Bien que blessé lui-même à deux reprises, le Lieutenant-colonel Merritt continue de mener les opérations de son unité d'une façon vigoureuse et déterminée et, alors qu'il planifie la retraite, il traque un tireur embusqué et le tue à bout portant. Ensuite, calmement, il donne des ordres pour le départ et annonce son intention de résister aux attaques et d'obtenir sa revanche sur l'ennemi. Lorsqu'il est vu pour la dernière fois, il rassemble des mitrailleuses Bren et des mitraillettes Thompson et prépare une position défensive qui couvre avec succès la retraite de la plage.
On rapporte que le Lieutenant-colonel Merritt est maintenant prisonnier de guerre.
C’est au courage et à l'audace de ce commandant qu’il faut en grande partie attribuer le succès des opérations de son unité et du réembarquement sécuritaire d'une grande partie de ses troupes.
Le capitaine honoraire John Weir Foote Service d'aumônerie Canadien Dieppe, France, le 19 août 1942
John Weir Foote naît à Madoc, en Ontario, le 5 mai 1904. Ministre presbytérien, il s'enrôle dans le Service de l’aumônerie canadien au début de la Seconde Guerre mondiale.
Le 19 août 1942, le Capitaine honoraire Foote est attaché au Royal Hamilton Light Infantry (RHLI), l'un des bataillons de la 2e Division d’infanterie canadienne qui participent au raid contre le port de Dieppe ce jour-là. Après avoir débarqué, l’aumônier Foote aide le médecin militaire du RHLI à soigner les blessés au poste de secours régimentaire. Il quitte souvent la sécurité relative du poste et se rend à la plage où, à découvert, il prodigue les premiers soins aux nombreux blessés et leur administre des injections de morphine pour calmer leurs souffrances. Plus tard, il transporte des blessés du poste de secours régimentaire jusqu'à la péniche de débarquement qui doit servir à évacuer les survivants de la force d’intervention. L’aumônier Foote décline l’offre d’embarquer, préférant continuer à servir ceux qui sont encore là et partager leur sort de prisonniers de guerre.
À la fin de la guerre, l’aumônier Foote reçoit la Croix de Victoria pour sa conduite à Dieppe, la seule à avoir été décernée à un aumônier canadien. Il s'éteint à Hamilton, en Ontario, le 2 mai 1988.
Citation
À Dieppe, le 19 août 1942, le Capitaine honoraire Foote, du Canadian Chaplain Service (services d’aumônerie canadien), était aumônier de régiment auprès du Royal Hamilton Light Infantry.
À son débarquement sur la plage, sous un tir nourri, il rejoint le poste de secours régimentaire qui a été établi dans une petite dépression de la plage, mais qui ne suffit qu'à abriter quelques hommes en position couchée. L'action se poursuit pendant les huit heures suivantes, et cet officier ne se contente pas de seconder l'officier médical du poste de secours en donnant des soins aux blessés. À plusieurs reprises, en effet, il quitte cet abri pour faire des injections de morphine, donner les premiers soins et transporter les blessés étendus sur la plage jusqu'au poste de secours. Pendant ces déplacements, et au mépris absolu de sa propre sécurité, il s'expose à l'enfer du feu ennemi et sauve de nombreuses vies grâce à ses courageux efforts. Dans le feu de l'action, à la marée descendante, le poste de secours est déplacé à l'abri d'une péniche de débarquement échouée. Le Capitaine honoraire Foote transporte sans relâche et courageusement les blessés de la plage découverte vers la péniche de débarquement. Il en sort également des soldats blessés lorsque des obus ennemis mettent le feu à leurs munitions. Lorsqu'une péniche de débarquement fait son apparition, il y transporte les blessés du poste de secours sous des tirs très nourris.
À plusieurs occasions, cet officier a l'occasion de monter à bord, mais il retourne plutôt à la plage, sa principale préoccupation étant les soins à apporter aux blessés et leur évacuation. Il refuse une dernière chance de s'embarquer, choisissant plutôt de subir le sort des hommes dont il s'occupe depuis plus de trois ans.
Le Capitaine honoraire Foote a sauvé de nombreuses vies grâce à ses efforts, et son exemple a été une inspiration pour ses compagnons. Ceux qui l'ont observé affirment qu'ils n'oublieront jamais cet officier héroïque transportant calmement les blessés étendus sur la plage, sous une pluie de balles.
Le capitaine Frederick Thornton Peters Royal Navy Oran, Afrique du Nord, le 8 novembre 1942
Date et lieu de naissance :
Le 17 septembre 1889 Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard, Canada
Fils de Frederick et Bertha Hamilton Peters, de Nelson (Colombie-Britannique). Son frère Gerald Hamilton Peters a servi dans le Première Guerre mondiale et il est dédédé le 3 juin, 1916. Son père fut procureur général et le premier Premier ministre libéral de cette province. Il a fait ses études à l'école St. Peter's Private School, puis poursuivi son éducation à Victoria en Colombie-Britannique avant d'être admis à l'École navale en Angleterre. Il en sortit avec le grade d'aspirant de marine et trois ans plus tard il a été promu au grade de sous-lieutenant. Durant la Première Guerre, il a été décoré de l'Ordre du Service distingué (la première fois que cette décoration était décernée à un Canadien) et de la Croix du Service distingué pour actes de bravoure. Peu de temps après avoir reçu la Croix de Victoria pendant qu'il se rendait en Angleterre, l'avion dans lequel il se trouvait s'écrasa et il fut tué. On ne connaît pas le lieu de son inhumation mais son nom apparaît sur le Naval Memorial érigé à Portsmouth en Angleterre. Décédé le 13 novembre 1942.
Âge Force Unité Division Mention élogieuse
53 ans Marine Royal Navy H.M.S. Excellent Croix de Victoria
La citation, publiée dans le London Gazette du 14 mai 1943, se lit comme suit (traduction)
Le capitaine Peters dirigea l'attaque suicide effectuée par deux petits cotres à Oran. Le Walney et le Hartland étaient deux cotres ayant déjà appartenus aux Américains et qui furent perdus à la suite d'une attaque dans le port d'Oran lors des débarquements sur les côtes de l'Afrique du Nord. Le capitaine Peters et ses hommes furent attaqués à bout portant non seulement par les forces sur le rivage mais aussi par un contre-torpilleur et un croiseur, un fait d'armes qui fut décrit comme étant l'un des grands épisodes de l'histoire navale. Grandement endommagé et en flammes, le Walney atteignit finalement la jetée où il sombra avec son pavillon hissé. Le capitaine Peters, à moitié aveugle, fut le seul survivant des dix-sept hommes à bord du Walney. Il fut fait prisonnier mais plus tard, lors de la capture d'Oran, il fut libéré et porté à travers les rues de la ville par les citoyens qui le couvrirent de fleurs. Il mérita l'Ordre du service distingué et la Croix du Service distingué au cours de la dernière guerre.
Ordre du service distingué (George V), London Gazette, le 30 mars 1915, Croix du service distingué (George V), London Gazette, le 8 mars1918 et agrafe -London Gazette, le 11 juillet 1940. Médaille de guerre britannique, Médaille de la Victoire, Étoile de 1939-45, Étoile d'Afrique avec agrafe (Afrique du Nord 1942-1943), Médaille de 1939-1945, Distinguised Service Cross (É.-U.).
Le capitaine Paul Triquet Royal 22e Régiment Casa Berardi, Italie, le 14 déc. 1943
Paul Triquet naît à Cabano, au Québec, le 2 avril 1910. À 17 ans, il s'enrôle dans le Royal 22e Régiment. En décembre 1943, le Capitaine Triquet est commandant de compagnie au sein de son bataillon qui sert en Italie avec la 1re Division d’infanterie de l'Armée canadienne.
Le 13 décembre 1943, la 1re Division d’infanterie projette de contourner l’extrémité ouest des défenses allemandes en fonçant vers l’intérieur depuis la mer Adriatique, juste au sud de la petite ville côtière d’Ortona. En contournant la ligne ennemie, la 1re Division espère ouvrir la voie vers Ortona, son objectif, et capturer la ville. Pour garantir la réussite du plan, le Royal 22e Régiment doit progresser vers le nord-est, le long de la route vers Ortona, afin de s’emparer d’un important carrefour routier.
À 10 h 30 le matin du 14 décembre, les Compagnies (C) et (D) du Royal 22e, soutenues par les chars de l’Escadron (C) de l'Ontario Regiment, commencent à avancer des deux côtés de la route. La force a déjà rencontré et détruit deux chars allemands. Sur la gauche, à mi-chemin environ du hameau de Casa Berardi, la Compagnie (C) du Capitaine Triquet commence à rencontrer une forte résistance assurée par des mitrailleuses et de l’infanterie ennemie embusquées dans des bâtiments en ruine et sur un terrain favorable aux défenseurs, tous bénéficiant en plus du soutien de chars et de canons automoteurs. Sur la droite, la Compagnie (D) se perd et ne participe plus aux combats ce jour-là. La Compagnie (C) et les chars de l’Ontario Regiment se fraient un chemin et éliminent trois autres chars ainsi que les positions défensives allemandes. À ce moment, la compagnie ne compte plus que 50 hommes et un officier (Triquet). Malgré le manque de munitions, le Capitaine Triquet, ses hommes et les chars d'appui poursuivent leur attaque, prennent Casa Berardi tard dans l’après-midi et se rendent près du carrefour. Là, les survivants, qui ne sont plus que 15 accompagnés de 4 chars, sont arrêtés par des tirs de mortiers et se retirent dans Casa Berardi afin de se préparer aux contre-attaques. Alors que la noirceur tombe, la Compagnie (B) du Royal 22e arrive afin de prêter main-forte à Triquet. Aux premières heures du 15 décembre, les deux dernières compagnies du bataillon ont atteint Casa Berardi. Le flanc ouest de la ligne allemande a été renversé. Pour son courageux leadership et sa détermination qui ont permis de prendre et de conserver Casa Berardi, le Capitaine Triquet se voit décerner la Croix de Victoria. Le Capitaine Triquet s’éteint à Québec, au Québec, le 4 août 1980.
Citation
Pour ses qualités de chef et son exemple remarquable.
La prise du carrefour clé sur la principale voie Ortona-Orsogna repose entièrement sur celle du hameau de Casa Berardi. Or, les Allemands ont transformé cet endroit et un ravin situé en face en des centres de résistance extrêmement bien défendus par l'infanterie et les chars d'assaut.
Le 14 décembre 1943, la compagnie du Royal 22e Régiment du Capitaine Triquet, appuyée par un escadron de régiment blindé canadien, se voit confier la tâche de traverser le ravin et de prendre Casa Berardi. Des difficultés se présentent dès le départ. Le ravin est fort bien gardé et en s'en approchant, la compagnie est attaquée par des rafales de mitrailleuses et de mortiers. Tous les officiers et la moitié des soldats de la compagnie sont tués ou blessés. Faisant preuve d'un superbe mépris envers l'ennemi, le Capitaine Triquet s'affaire à regrouper les survivants et à les encourager en leur disant: Ne vous occupez pas d'eux; ils ne savent pas tirer. Enfin, lorsqu'il constate l'infiltration de l'ennemi de tous les côtés, il crie: Il y a des ennemis devant nous, derrière nous et sur nos flancs. Il ne reste qu'une place sans danger, soit vers l'objectif. Il se précipite en avant et, avec ses hommes derrière lui, il vient à bout de la résistance de l'ennemi. Au cours de cet assaut, quatre chars sont détruits et plusieurs positions ennemies de mitrailleuses sont réduites au silence.
Luttant contre une défense acharnée et sous un tir nourri, le Capitaine Triquet et sa compagnie, en étroite collaboration avec les chars d'assaut, se frayent un passage jusqu'à ce qu'ils atteignent une position à la lisière de Casa Berardi. À ce stade, l’effectif de la compagnie est réduit à 2 sergents et à 15 soldats. En prévision d'une contre-attaque, le Capitaine Triquet se met rapidement à former, avec sa poignée d'hommes, un périmètre défensif autour des chars d'assaut qui restent, puis fait circuler le mot d'ordre : Ils ne passeront pas.
Les Allemands mènent presque immédiatement une contre-attaque appuyée par des chars d'assaut. Ignorant le feu nourri, le Capitaine Triquet est partout à la fois, encourageant ses hommes, dirigeant les opérations et, utilisant tout ce qui lui tombe sous la main, il abat plusieurs soldats ennemis. Cette attaque et les suivantes sont repoussées et se soldent par de lourdes pertes. Contre toute attente, le Capitaine Triquet et son petit groupe tiennent bon jusqu'à ce que le reste du bataillon s'empare de Casa Berardi et leur vienne en aide le lendemain.
Tout au long de cet affrontement, le Capitaine Triquet a fait preuve d'un courage et d'un entrain hors du commun, sous un tir nourri. Partout où la situation est la plus précaire, on peut l'observer en train de lancer des cris d'encouragement à ses hommes et d'organiser la défense. Son mépris absolu du danger, son entrain et son sens du devoir inlassable sont une source d'inspiration intarissable pour ses hommes. Ses talents tactiques et ses qualités de chef leur ont permis, quoique réduits à une simple poignée en raison des pertes, de poursuivre leur marche contre une résistance farouche et de conserver leur avance en dépit de contre-attaques résolues. On lui doit donc la prise de Casa Berardi et l'ouverture de la voie pour l'attaque du carrefour vital.
Le major Charles Ferguson Hoey 1er bataillon, The Lincolnshire Regiment Maungdaw, Birmanie, le 16 février 1944
Date et lieu de naissance :
Le 29 mars 1914 Duncan, Vancouver Island, Columbie-Britannique, Canada
Fils de Ferguson et Mary Rudyard Hoey de Duncan, l'Ile de Vancouver, (Colombie-Britannique). Il étudia aux écoles primaire et secondaire de Duncan. En avril 1933 il partit vers l'Angleterre avec l'intention de faire carrière dans l'armée. Il s'engagea dans le West Kent Regiment, et ayant obtenu une bourse, il entra au Royal Military College à Sandhurst en septembre 1935. Diplômé de Sandhurst en décembre 1936, et après une brève visite à Duncan, il s'engagea dans le 2e bataillon du Lincolnshire Regiment maintenant rebaptisé le Royal Lincolnshires à la suite de la bataille de Birmanie. Il fut transféré au 1er bataillon du Lincolnshire qui était alors aux Indes où il se rendit en septembre 1937. Il partit pour la Birmanie avec le 1er bataillon en 1942 et y demeura jusqu'à sa mort en février 1944. En juillet 1943, on lui décerna la Croix militaire pour sa bravoure à Maungdaw au cours d'un raid sur une position japonaise. Il reçut la Croix de Victoria à la suite des événements décrits dans la citation. Le major Hoey est inhumé au cimetière de Taukkyan à Rangoon, Birmanie. Sa Croix de Victoria est exposée dans la caserne Sabraon, à Lincoln, en Angleterre. Décédé le 17 février 1944.
Matricule Âge Force Unité Division
71106 29 Armée Lincolnshire Regiment 1st Bn
Mention élogieuse :
Croix de Victoria: Extrait de la London Gazette (16 mai 1944) (traduction) :
Le 16 février 1944, la compagnie du major Hoey faisait partie d'une unité en Birmanie ayant pour mission de capturer un poste stratégique à tout prix. Après avoir marché toute la nuit à travers un territoire occupé par l'ennemi, les hommes arrivèrent aux positions ennemies où ils furent accueillis par un feu nourri de mitrailleuses. Dans ces conditions, le major Hoey mena personnellement ses hommes jusqu'au coeur du poste à capturer. Quoique blessé au moins à deux reprises à la jambe et à la tête, il saisit une mitraillette Bren des mains de l'un de ses hommes et continua de tirer tout en menant sa compagnie à son but. Même avec de telles blessures, les membres de la compagnie avaient peine à le suivre; le major Hoey fut le premier à arriver au poste où il tua tous les occupants avant d'être mortellement blessé lui-même. La bravoure extraordinaire et les qualités de chef du major Hoey, ainsi que sa détermination et son manque total de souci pour sa propre sécurité, ont permis la capture de ce poste vital. On lui décerna la Croix militaire à titre posthume (juillet 1943, Maungdaw), l’Étoile de 1939-1945, l’Étoile de Birmanie et la Médaille 1939-1945.
Le major John Keefer Mahony The Westminster Regiment (mortorisé) Rivière Melfa, Italie, le 24 mai 1944
John Keefer Mahony naît à New Westminster, en Colombie-Britannique le 30 juin 1911. Avant la Seconde Guerre mondiale, il est officier de milice dans le Westminster Regiment et y demeure quand le régiment devient mobilisé outre-mer.
Le 24 mai 1944, en Italie, le Major Mahony fait franchir la rivière Melfa à sa compagnie, sous un intense tir d’artillerie. Sa mission est d’établir une solide tête de pont sur le côté ouest de la rivière et fait partie des opérations menées par le 1er Corps canadien visant à briser la ligne Adolf Hitler. Bien que menacée par une force nettement supérieure, la compagnie du Major Mahony réussit à tenir la tête de pont durant cinq heures sous un feu continu, jusqu’à l’arrivée des renforts. Lors de deux contre-attaques allemandes, ses hommes détruisent trois canons automoteurs et un char – fait d’armes remarquable si l’on considère qu’ils n’ont pas de canons antichars. Malgré trois blessures, le Major Mahony est une constante source d’inspiration et de détermination et, sans relâche, il organise la défense, visite ses hommes dans leurs positions et dirige personnellement le tir des armes antichars légères disponibles. Pour le leadership et le courage exemplaires dont il a fait preuve à cette occasion, le Major Mahony se voit décerner la Croix de Victoria. Le Major Mahony s'éteint à London, en Ontario, le 16 décembre 1990.
Citation
Le 24 mai 1944, la compagnie (A) du Westminster Regiment (Motor), sous le commandement du Major Mahony, reçoit l'ordre d'établir la première tête de pont sur la rivière Melfa.
L'ennemi détient encore de solides forces composées de chars d'assaut, de canons automoteurs et de troupes d’infanterie occupant des positions défensives à l'est de la rivière. Malgré cette situation, le Major Mahony dirige personnellement sa compagnie vers la rivière et la traverse en demeurant avec la section de tête. Bien que la traversée se fasse entièrement à découvert et sous un tir nourri de mitrailleuses des postes ennemis situés sur les fronts droit, arrière et gauche, il dirige chaque section vers la bonne position sur la rive ouest avec un sang-froid et une confiance inébranlables. Une fois la traversée terminée, une petite tête de pont est établie à un endroit où il n'est possible de creuser que des trous pour armes peu profonds. La compagnie résiste au tir et aux attaques de l'ennemi de 15 h 30 à 20 h 30, soit jusqu’à ce que les autres compagnies munies d'armes de soutien réussissent à traverser la rivière pour lui venir en aide.
La tête de pont est entourée sur trois côtés par un canon automoteur de 88 mm, situé à 450 verges à droite, une batterie de quatre canons anti-aériens de 2 cm, à 100 verges à gauche, un Spandau à 100 verges de cette dernière et, à gauche du Spandau, un deuxième canon automoteur de 88 mm et environ une compagnie d'infanterie armée de mortiers et de mitrailleuses à gauche du canon de 88 mm. La compagnie du Major Mahony est constamment la cible de toutes ces armes jusqu'à ce qu'elle arrive à éliminer le matériel automoteur et l'infanterie sur le flanc gauche.
Peu après l'établissement de la tête de pont, l'ennemi contre-attaque avec l'infanterie appuyée par des chars et des canons automoteurs. Cette contre-attaque est renversée par la compagnie à l'aide de ses lance-bombes antichar d'infanterie (PIAT), ses mortiers de 2 po et ses grenades, grâce à l'adresse avec laquelle le Major Mahony a disposé ses positions de défense. Avec une intrépidité absolue et au mépris de sa propre sécurité, le Major Mahony dirige le tir de ses PIAT pendant toute cette intervention, en encourageant et en conseillant ses hommes. À ce stade, la compagnie ne compte plus que 60 hommes et tous les officiers du peloton, à une exception près, ont été blessés. À peine une heure plus tard, les chars d'assaut ennemis se regroupent à quelque 500 verges de la tête de pont et lancent une seconde contre-attaque avec environ une compagnie d’infanterie. Le Major Mahony, déterminé à conserver cette position à tout prix, se promène d’une section à l'autre, prodiguant des mots d’encouragement et dirigeant personnellement le tir des mortiers et d'autres armes.
À un moment donné, une section est arrêtée en pleine campagne par un tir de mitrailleuse précis et intense. Le Major Mahony rampe jusqu'à sa position et, en lançant des grenades fumigènes, réussit à tirer la section de ce mauvais pas avec une seule perte de vie. Cette contre-attaque est enfin repoussée grâce à la destruction de trois canons automoteurs ennemis et d'un char Panther.
Au début du combat, le Major Mahony a été blessé à la tête et à deux reprises à la jambe, mais il refuse tout secours médical et continue de diriger la défense de la tête de pont en dépit des douleurs intenses que provoque le moindre mouvement. Ce n'est qu'après que le reste des compagnies du régiment a traversé la rivière pour lui venir en aide qu'il accepte de faire panser ses blessures, refusant cependant d'être évacué pour demeurer avec sa compagnie.
L'établissement et le maintien d'une tête de pont sont essentiels à l'ensemble du combat du Corps canadien et un échec à ce chapitre se traduirait par une nouvelle attaque entraînant probablement de lourdes pertes de vie, de matériel et de temps, en plus de donner à l'ennemi un moment de répit qui pourrait freiner l'élan de l'avance du Corps.
Conscient de ce fait, le Major Mahony ne laisse jamais l'idée d'un échec ou d'un repli envahir son esprit et insuffle sa fougue et sa détermination à tous ses hommes. Au premier signe d'hésitation, il s'empresse d'encourager par l'exemple les soldats qui subissent la tension du combat. L'ennemi s'aperçoit que cet officier est l'âme de la défense et, par conséquent, il est la cible de toutes leurs armes, des fusils au canon de 88 mm. Le Major Mahony les ignore totalement et, faisant preuve d'un courage remarquable et au mépris du danger qu'il court, il commande sa compagnie avec une confiance, une énergie et une adresse telles que tous les efforts de l'ennemi visant à détruire la tête de pont sont vains.
Le courage remarquable dont le Major Mahony a fait preuve dans ce combat demeurera à jamais une inspiration pour son Régiment et pour l'Armée canadienne.
Le sous-lieutenant d'aviation Andrew Charles Mynarksi Aviation royale du Canada France, le 12 juin 1944
Andrew Charles Mynarski naît à Winnipeg, au Manitoba, le 14 octobre 1916. Il s'enrôle dans l’Aviation royale du Canada (ARC) en 1941.
Dans la nuit du 12 au 13 juin 1944, le Sous-lieutenant d’aviation Mynarski est mitrailleur dorsal à bord d’un bombardier Avro Lancaster du 419e Escadron de l’ARC durant une attaque contre la gare ferroviaire de marchandises à Cambrai, en France. L’avion est attaqué par un chasseur de nuit allemand, les deux moteurs gauches tombent en panne, et un incendie éclate entre les tourelles dorsales et arrière ainsi que dans le réservoir d’essence de l’aile gauche. L’incendie prend bientôt une telle ampleur que le pilote ordonne d’abandonner l’appareil. Alors que Mynarski quitte sa tourelle et se déplace vers la trappe d’évacuation, il s’aperçoit que le mitrailleur arrière, le Lieutenant d’aviation G. P. Brophy, est incapable de sortir de sa tourelle, qui ne peut être déplacée en raison d’une panne des circuits hydraulique et manuel. Le Sous-lieutenant d'aviation Mynarski se dirige immédiatement vers l’arrière, au milieu des flammes, afin de libérer Brophy. Son parachute et ses pantalons maintenant en feu, Mynarski s’efforce sans succès de déplacer la tourelle et de libérer Brophy. À ce moment-là, le Lieutenant d'aviation Brophy indique clairement qu’il n’y a plus rien à faire et que Mynarski doit tenter de se sauver. À regret, le Sous-lieutenant d'aviation Mynarski retourne à la trappe d’évacuation au milieu des flammes et saute, son parachute et ses vêtements en feu. Après avoir touché terre, il est finalement trouvé par les Français, mais il meurt en raison de la gravité de ses brûlures.
La Croix de Victoria est décernée à titre posthume au Sous-lieutenant d’aviation Mynarski pour sa tentative courageuse et désintéressée en vue de sauver son camarade. De façon miraculeuse, le Lieutenant d’aviation Brophy survit à l’écrasement du Lancaster en détresse et, grâce à la Résistance française, il est de retour en Angleterre en septembre.
Citation.
Le Sous-lieutenant d'aviation Mynarski est mitrailleur dorsal à bord d'un appareil Lancaster qui doit attaquer une cible à Cambrai (France), la nuit du 12 juin 1944. L'appareil est attaqué par-dessous et par l'arrière par un avion ennemi, et il finit par s'écraser en flammes.
Immédiatement après cette attaque, les deux moteurs de gauche s'arrêtent. Un incendie se déclare entre la tourelle centre-supérieure et la tourelle arrière de même que dans l'aile gauche. Les flammes s'intensifient et le capitaine ordonne à l'équipage d'abandonner l'appareil.
Le Sous-lieutenant Mynarski quitte sa tourelle et se dirige vers la trappe d'évacuation. Il constate alors que le mitrailleur arrière est toujours dans sa tourelle et semble incapable d'en sortir. En fait, la tourelle est immobilisée, étant donné que l'équipement hydraulique est devenu hors d'usage depuis l'arrêt des moteurs de gauche et que le mitrailleur a brisé l'équipement manuel en tentant de s'échapper.
Sans hésitation, le Sous-lieutenant Mynarski traverse les flammes pour tenter d'atteindre la tourelle arrière et de dégager le mitrailleur. Ce faisant, son parachute et ses vêtements, jusqu'à la taille, prennent feu. Tous ses efforts pour dégager son compagnon demeurent vains. Celui-ci lui indique clairement qu'il ne peut rien faire de plus et qu'il doit essayer de sauver sa propre vie. Le Sous-lieutenant Mynarski retourne à regret à travers les flammes vers la trappe d'évacuation. Il se retourne alors vers le mitrailleur emprisonner et, dans un dernier geste, se met au garde-à-vous dans ses vêtements en flammes et le salue avant de sauter de l'appareil. Sa descente est aperçue par des Français qui se trouvent au sol. Son parachute et ses vêtements sont en feu. Les Français finissent par le trouver, mais ses brûlures sont si graves qu'il n'y survit pas.
Le mitrailleur arrière s'en sort par miracle lorsque l'appareil s'écrase. Il affirme plus tard que si le Sous-lieutenant Mynarski n'avait pas tenté de lui sauver la vie, il aurait pu quitter l'avion en toute sécurité et certainement échapper à la mort.
Le Sous-lieutenant Mynarski devait être tout à fait conscient qu'en essayant de libérer le mitrailleur arrière, il était presque sûr d'y laisser sa propre vie. Il s’est tout de même porté au secours de son compagnon avec un courage remarquable et au mépris de sa propre sécurité. Acceptant volontairement le danger, il perd la vie en raison d'un acte d'héroïsme insigne exigeant un courage peu commun.
Le capitaine d'aviation David Ernest Hornell Aviation royale due Canada Patrouille maritime, Mer du Nord, le 25 juin 1944
David Ernest Hornell naît à Toronto, en Ontario, le 26 janvier 1910. En 1941, il s’enrôle dans l’Aviation royale du Canada (ARC), devient pilote puis obtient sa commission d'officier en 1942. À l’époque de l’opération pour laquelle il a mérité la Croix de Victoria à titre posthume, le Capitaine d’aviation Hornell pilote, en tant que commandant de bord, des avions amphibies Consolidated Canso pour l’Escadron de bombardiers de reconnaissance no 162 de l’ARC, à la station Wick de la Royal Air Force (RAF), dans le Nord de l’Écosse.
À la fin de la journée du 24 juin 1944, le Canso de Hornell termine sa patrouille de 12 heures au-dessus de l’Atlantique Nord lorsque le sous-marin allemand U-1225 est aperçu en surface à environ 120 milles au nord des îles Shetland. Au moment où l’avion exécute son vol d’attaque, un feu antiaérien intense et précis en provenance du sous-marin endommage le moteur droit et cause un incendie sur l’aile droite. Avec beaucoup de détermination et d’habilité, le Capitaine d'aviation Hornell maintient la trajectoire de vol du Canso malgré les vibrations, largue ses quatre bombes de profondeur sur la cible et coule le sous-marin. Peu après, le moteur droit se détache de l’aile et force Hornel à abandonner l’avion, tout en flammes, dans une mer agitée. Pendant plusieurs heures, disposant d’un seul canot pneumatique en bon état, les huit membres d’équipage, immergés dans l’eau glacée, s’y accrochent à tour de rôle. Même si le canot pneumatique est repéré par un hydravion à coque Consolidated Catalina appartenant au No. 333 (Norwegian) Squadron de la RAF cinq heures après que Hornell a abandonné son avion, les tentatives de sauvetage échouent durant les 16 heures qui suivent en raison de la mer démontée et du mauvais fonctionnement du matériel. Deux membres d’équipage meurent finalement de froid. À un certain moment, les hommes du Capitaine d’aviation Hornell doivent retenir celui-ci, lorsque, au bout de ses forces et sur le point de devenir aveugle, il propose de nager jusqu’à un canot qui a été lâché des airs. Finalement, au bout de 21 heures, une vedette de sauvetage arrive pour recueillir les survivants, mais toutes les tentatives pour réanimer le Capitaine d'aviation Hornell échouent; il est mort de froid.
Le Capitaine d’aviation Hornell est le premier membre de l’ARC à avoir été décoré de la Croix de Victoria.
Citation
Le Capitaine d'aviation Hornell était capitaine et premier pilote d'un avion amphibie bimoteur faisant partie d'une patrouille anti-sous-marine dans les eaux nordiques. La patrouille se poursuit depuis quelques heures lorsqu'il aperçoit, à la surface de l'eau, un sous-marin allemand filant à toute vitesse par le travers bâbord. Le Capitaine Hornell se prépare immédiatement à l'attaque.
Le sous-marin modifie sa course. Il a aperçu l'avion et il ne peut être surpris. Le sous-marin attaque avec un tir anti-aérien qui devient de plus en plus intense et précis.
À une distance de 1 200 verges, les canons avant de l'appareil répliquent, puis les canons de droite bloquent, n'en laissant qu'un seul en fonctionnement. La tour de commandement du sous-marin et la surface environnante sont touchées, mais l'avion subit également des dommages, dont deux trous béants à l'aile droite.
Ignorant le tir de l'ennemi, le Capitaine d'aviation Hornell se prépare soigneusement à l'attaque. De l'huile s'échappe de son moteur droit, qui a déjà pris feu, tout comme l'aile droite; les réservoirs sont menacés. Pendant ce temps, l'appareil est touché à plusieurs reprises par les canons du sous-marin. Transpercé en de nombreux endroits, il vibre violemment et devient difficile à maîtriser.
Néanmoins, le capitaine décide de donner l'attaque, sachant que chaque minute qui passe réduit les chances que son courageux équipage et lui ont de s’échapper. Il fait donc descendre son appareil à très basse altitude et lance ses grenades sous-marines en encadrant parfaitement son objectif. La proue du sous-marin est propulsée hors de l'eau avant de sombrer. On aperçoit alors des membres d'équipage à la mer.
Déployant des efforts surhumains, le Capitaine d'aviation Hornell trouve le moyen de prendre un peu d'altitude. L'incendie de l'aile droite s'est intensifié, et la vibration s'est accentuée. Puis, le moteur en feu se détache. La situation de l'appareil et de son équipage est dorénavant désespérée. Avec le plus grand sang-froid, le capitaine reprend l'appareil et, malgré les nombreux dangers, le descend en toute sécurité sur la forte houle. Lourdement endommagé et en flammes, l'appareil s'immobilise rapidement.
Les avaries attribuables au feu sont suivies de celles occasionnées par l'eau. L'appareil ne compte qu'un seul canot pneumatique utilisable et il est impossible d'y faire monter tous les membres d'équipage. Ils s'accrochent donc aux bords de l'embarcation, à tour de rôle. Lorsque le canot chavire dans les eaux houleuses et qu'il est redressé avec beaucoup de difficultés, deux membres d'équipage meurent de froid.
Un canot aéronautique leur est lancé, mais il est poussé par le vent à 500 verges d'eux. Les hommes s'efforcent en vain de l'atteindre et le Capitaine d'aviation Hornell, qui les a constamment encouragés par son entrain et son leadership inspirant, leur propose de nager jusqu'à l'embarcation, bien qu'il soit au bord de l'épuisement. Il a été difficile de l'en empêcher. Les survivants sont enfin secourus après avoir passé 21 heures dans l'eau. À ce stade, le Capitaine d'aviation Hornell a perdu la vue et il est complètement épuisé. Il meurt peu après avoir été secouru.
Le Capitaine d’aviation Hornell a accompli 60 missions opérationnelles comportant 600 heures de vol. Il connaissait bien le danger et les difficultés liés aux attaques contre les sous-marins. En donnant l'attaque malgré une féroce opposition et avec un appareil en piteux état et en stimulant et en encourageant ses camarades dans l'épreuve qui a suivi, cet homme a fait preuve d'une bravoure et d'un sens du devoir peu communs.
Le commandant d'aviation Ian Willoughby Bazalgette Royal Air Force Trossy St-Maximin, France, le 4 août 1944
Date et lieu de naissance :
Le 19 octobre 1918 Calgary, Alberta, Canada
Ian Willoughby Bazalgette est le fils de Charles Ian et Marion Edith Bunn Bazalgette. En 1923, sa famille déménagea à Toronto, en Ontario, où il fit ses études primaires à l'école Balmy Beach avant de partir pour l'Angleterre et avec ses parents qui retournaient dans leur pays natal. Il compléta ses études à Rokeby, The Downs, Wimbledon, et avec des professeurs particuliers. En septembre 1940, il fut nommé à un commandement dans la Royal Artillery et l'année suivante il fut transféré à la Réserve des Volontaires de la Royal Air Force. À l'automne de 1942, il fut affecté à l'escadrille no 115 de la Royal Air Force et en septembre 1943, il devint instructeur avant de rejoindre l'escadrille n o 635 (Pathfinder) en avril 1944 à titre de commandant d'escadrille avec le grade de commandant d'aviation. Il obtint la Distinguished Flying Cross en Italie le 9 juillet 1943. En 1949, une montagne fut nommée en son honneur dans le parc national Jasper. Le commandant d'aviation Bazalgette est inhumé dans le lot militaire du cimetière de Senantes, Oise, France, à quelques douze milles à l'ouest-nord-ouest de Beauvais. Sa Croix de Victoria est en montre au musée Hendon de la R.A.F. en Angleterre. À l'été 1990, une plaque a été dévoilée par Mme Ethel Broderick, la soeur de Ian Bazalgette, et l'immatriculation de l'aéronef de M. Bazalgette (F2-T) a été dévoilée par Chuck Godfrey, DFC, son radiotélégraphiste (Escadrille de construction verticale), et George Turner, son mécanicien naviguant. Un CF-5 des Forces armées et un Aurora de l'Escadron no 407ont participé à un défilé aérien, à Comox. Hamish Mahaddie, une véritable légende de l'AR qui permis à Ian de se joindre aux Éclaireurs, et Larry Melling, DFC, un pilote qui vola avec Baz au sein de l'Escadron no 635, étaient des conférenciers d'honneur au banquet. Le maître de cérémonie était Duke Warren, DFC.
Matricule Âge Force Unité Division
118131 25 Aviation militaire Royal Air Force 635 Squadrom
Volunteer Reserve
Mention élogieuse :
Croix de Victoria Extrait du The London Gazette, le 17 août 1945 Le 4 août 1944, le commandant d'aviation Bazalgette était bombardier-en-chef d'une escadrille d'éclaireurs (Pathfinder) qui avait pour mission de marquer une cible importante à Trossy St-Maximin pour l'escadrille de bombardiers qui suivit. Alors qu'il s'approchait de la cible, son Lancaster fut attaqué par une volée de tir anti-aérien. Les deux moteurs droits furent complètement détruits et des incendies éclatèrent dans le fuselage de l'avion. Le viseur de lance-bombes fut gravement blessé. Comme le sous-chef bombardier avait déjà été abattu, le succès de l'opération reposait maintenant sur le chef d'escadrille Bazalgette qui évalua la situation. En dépit de la condition pitoyable de son avion, il continua vers la cible et la marqua avec précision. C’est grâce à son effort magnifique que l'attaque fut un succèès. Immédiatement après le lancement des bombes, le Lancaster piqua presque hors de contrôle. C'est avec beaucoup d'efforts et d'expérience que le chef d'escadrille Bazalgette put reprendre contrôle de son avion, mais le moteur gauche tomba en panne et tout le côté droit de l'avion prit feu. Le commandant d'aviation Bazalgette lutta bravement pour sauver son avion et son équipage. Un mitrailleur fut incommodé par les émanations. Le commandant d'aviation Bazalgette ordonna à ceux de son équipage qui le pouvaient de sauter en parachutes. Il resta alors aux commandes et tenta de poser l'avion en flammes dans un dernier effort pour sauver la vie du viseur de bombes et du mitrailleur. Avec une maîtrise incroyable et ayant pris soin d'éviter un petit village avoisinant, il se posa sans incident. Malheureusement, quelques instants plus tard, l'avion explosa et ce brave officier ainsi que ses deux camarades périrent. Son sacrifice héroïque fut le point culminant d'une longue bataille contre l'ennemi. Croix de services distinguées, decernée le 1 juillet 1943 London.
Le major David Vivian Currie The South Alberta Regiment (29e régiment d'automitrailleuses) Saint-Lambert-sur-Dives, France du 18 au20 août 1944
David Vivian Currie naît à Sutherland, en Saskatchewan, le 8 juillet 1912. Avant la Seconde Guerre mondiale, il est membre d’une unité de la milice basée à Moose Jaw, en Saskatchewan. Durant la campagne en France qui suit le débarquement de Normandie, le 6 juin 1944, le Major Currie sert dans le 29e Régiment de reconnaissance blindé (The South Alberta Regiment).
Le Major Currie a obtenu la Croix de Victoria pour les faits d'armes accomplis le 18 août 1944 en vue de capturer et de tenir le village de Saint-Lambert-sur-Dives, durant la bataille visant à bloquer la voie d’évasion d'importantes forces allemandes isolées dans la poche de Falaise. À la tête d’une petite formation composée de chars, de soldats d’infanterie et de canons antichars, mais sans l’appui de l’artillerie de campagne, il organise une attaque du village et réussit à s’emparer d’une position située à mi-chemin à l’intérieur de l’agglomération et à la renforcer. Pendant 36 heures, les hommes du Major Currie contrecarrent à plusieurs reprises les tentatives de l’infanterie et des chars allemands pour se frayer un passage dans le village en contre-attaquant les Canadiens. Finalement, le Major Currie et ses hommes reprennent l’attaque et chassent l’ennemi de Saint-Lambert-sur-Dives, confirmant ainsi la prise du village. Les hommes du Major Currie causent la perte de 800 soldats allemands et font 2 100 prisonniers. Le Major Currie s'éteint à Ottawa, en Ontario, le 24 juin 1986.
Citation
En Normandie, le 18 août 1944, le Major Currie commande une petite force mixte, composée de chars d'assaut, de canons antichars automoteurs et de troupes d'infanterie, à qui on a ordonné de couper une des principales voies d'évasion de la poche de Falaise.
Cette force est retenue par une solide résistance ennemie dans le village de Saint-Lambert-sur-Dives, et deux de ses chars sont démolis par des canons de 88 mm. À la tombée du jour, seul et à pied, le Major Currie entre immédiatement dans le village en passant par les avant-postes ennemis, pour faire une reconnaissance des défenses allemandes et dégager les équipages des chars en détresse. Il réussit l'opération malgré un lourd tir de mortier.
Tôt le lendemain matin, sans avoir effectué auparavant un bombardement d'artillerie, le Major Currie dirige personnellement une attaque sur le village malgré une opposition féroce menée par les chars, les canons et l'infanterie des forces ennemies. À midi, il a réussi à saisir et à consolider une position à mi-chemin à l'intérieur du village.
Au cours des 36 heures qui suivent, les Allemands contre-attaquent la force canadienne à maintes reprises, mais le Major Currie a si habilement organisé sa position défensive que ces attaques sont repoussées, occasionnant de graves pertes chez l'ennemi, après de violents combats.
Le 20 août, au crépuscule, les Allemands tentent un assaut final contre les positions canadiennes, mais la troupe assaillante est mise en déroute avant même de pouvoir être déployée. Sept chars ennemis, 12 canons de 88 mm et 40 véhicules sont détruits, 300 Allemands sont tués, 500 blessés et 2 100 faits prisonniers. Ensuite, le Major Currie ordonne rapidement une attaque et achève la capture du village, obstruant ainsi la voie d'évasion Chambois-Trun aux forces restantes des deux armées allemandes isolées dans la poche de Falaise.
Pendant toutes ces journées et ces nuits de combat féroce, le courage et le mépris du danger dont le Major Currie fait preuve servent d'exemple magnifique à tous les hommes de la troupe qu'il commande.
À une occasion, il dirige personnellement le feu de son char de commandement sur un char Tiger qui harcèle sa position et il réussit à le démolir. Au cours d'une autre attaque, pendant que les canons de son char de commandement s'attaquent à d'autres cibles plus éloignées, il se sert d'une carabine pour se débarrasser de tireurs isolés qui ont réussi à s'approcher à moins de 50 verges de son quartier général. La seule fois où des renforts parviennent à se rendre jusqu'à ses forces, c’est lui qui fait avancer les 40 hommes vers leurs positions et leur explique l'importance de leur tâche dans le cadre de la défense. Lorsque, pendant l'attaque suivante, ces nouveaux renforts reculent sous le feu nourri de l'ennemi, il les regroupe lui-même et les met de nouveau en position où, inspirés par ses qualités de chef, ils résistent jusqu'à la fin de la bataille. Sa façon d'employer l'artillerie, qui devient disponible après le début de son attaque originale, est typique de son calme calcul des risques dans n'importe quelle situation. À un moment donné, malgré le fait que des cartouches courtes tombent à moins de 15 verges de son propre char, il ordonne à l'artillerie moyenne de continuer à faire feu en raison de son effet dévastateur sur l'ennemi dans sa zone immédiate.
Durant toutes les opérations, les troupes du Major Currie subissent un grand nombre de pertes de vies humaines. Cependant, il n'envisage jamais la possibilité d'échouer et ne permet jamais qu'elle effleure ses hommes. D'après l'un de ses sous-officiers, nous étions conscients qu'il s'agissait d'une lutte à finir, mais le major était si calme devant la situation qu'il nous était impossible de nous énerver. Tous les officiers sous son commandement étant morts ou blessés au combat, le Major Currie n'a pratiquement aucun répit et ne réussit, en fait, à prendre qu'une heure de sommeil durant toute cette période. Néanmoins, il ne laisse jamais paraître sa fatigue à ses troupes et il saisit toutes les occasions possibles de se rendre aux fosses à armes et aux autres positions défensives pour s'entretenir avec ses hommes, les conseiller sur la meilleure façon d'utiliser leurs armes et les encourager. Lorsque ses troupes obtiennent enfin du secours et qu'il est satisfait de sa mission, il s'endort debout, puis tombe d'épuisement.
Il ne fait aucun doute que la réussite de cette attaque et de la résistance contre l'ennemi, à Saint-Lambert-sur-Dives, peut largement être attribuée au sang-froid de cet officier, à ses grandes qualités de chef et à sa façon d'utiliser habilement le peu d’armes dont il disposait.
Le courage et le sens du devoir dont le Major Currie a fait preuve durant une longue période de combat intense ont été exceptionnels et ils ont eu un effet d'une grande portée sur la réussite de la bataille.
Le soldat Ernest Alvia Smith The Seaforth Highlanders of Canada Rivière Savio, Italie, les 21-22 oct. 1944
Ernest Alvia Smokey Smith naît à New Westminster, en Colombie-Britannique, le 3 mai 1914. Il est le seul soldat à avoir mérité la Croix de Victoria lors de la Seconde Guerre mondiale. Il accomplit le fait d'armes qui lui vaut cette décoration, à Savio, en Italie, les 21 et 22 octobre 1944. Alors qu’une compagnie avancée des Seaforths Highlanders tente de consolider la tête de pont du côté allemand du fleuve Savio, elle est soudainement contre-attaquée par trois chars allemands, deux canons automoteurs et environ trente fantassins. Malgré un feu nourri, le Soldat Smith conduit son détachement PIAT (lance-bombes anti-chars) à découvert vers une position défensive appropriée. Ses hommes se trouvent alors face à face avec l’un des chars allemands, qui s’avance sur le chemin en crachant un feu de mitrailleuses intense. Le Soldat Smith tient sa position et, à une distance de 10 mètres, il tire avec le PIAT et met le char hors de combat. Le détachement s’engage alors sur la route en faisant feu avec des mitraillettes Thompson et force l’ennemi à battre en retraite en désordre.
Le Soldat Smith s’éteint à Vancouver, en Colombie-Britannique, le 3 août 2005
Citation
En Italie, dans la nuit du 21 au 22 octobre 1944, une brigade d'infanterie canadienne reçoit l’ordre d'ériger une tête de pont sur la rivière Savio.
Le Seaforth Highlanders of Canada est sélectionné pour servir d'avant-garde à l'attaque et, par un temps des plus défavorables à l'opération, les soldats traversent la rivière et capturent leur objectif malgré une forte opposition de la part de l'ennemi.
Des pluies torrentielles ont occasionné une crue de six pieds du niveau de la rivière, en l’espace de cinq heures. Étant donné que les rives verticales amollies rendent impossible la construction d'un pont sur la rivière, aucun char ni aucun canon antichar ne peut être transporté sur la rive opposée du cours d'eau déchaîné pour venir en aide aux compagnies de fusiliers.
Tandis que le bataillon de droite consolide son objectif, il est contre-attaqué soudainement par un groupe de trois chars Panther Mark V secondés par deux canons automoteurs et une trentaine de soldats d'infanterie; la situation semble désespérée.
Sous un tir nourri provenant des chars ennemis qui s'approchent, le Soldat Smith, faisant preuve d'un grand sens de l’initiative et de qualités de chef remarquables, fait traverser un champ à son groupe de deux hommes, vers une position lui permettant d'utiliser le mieux possible son lance‑bombe antichar d'infanterie (PIAT). Laissant un homme sur le lanceur, le Soldat Smith traverse la route avec un compagnon et obtient un autre PIAT. Presque aussitôt, un char ennemi descend la route en mitraillant la ligne des fossés. Le camarade du Soldat Smith est blessé. À une distance de 30 pieds et contraint de s'exposer complètement à l'ennemi, le Soldat Smith ouvre le feu avec son lanceur et frappe le char en l'immobilisant. Dix soldats d'infanterie allemands sortent immédiatement à l'arrière du char et le chargent avec des Schmeisser et des grenades. Sans aucune hésitation, le Soldat Smith sort de la route et, avec sa mitraillette Thompson, il tue quatre Allemands à bout portant et fait reculer les autres. Presque aussitôt, un autre char fait feu et d'autres soldats d'infanterie ennemis cernent de près la position du Soldat Smith. Récupérant des chargeurs de fusils Thompson abandonnés dans un fossé, il tient fermement sa position, protégeant son camarade et combattant les ennemis jusqu'à ce qu'ils capitulent et se dispersent en désordre.
À ce stade, un char et les deux canons automoteurs ont été détruits, mais un autre char continue à faire feu de plus loin sur la zone. Démontrant encore un mépris total à l'égard du feu ennemi, le Soldat Smith aide son camarade blessé à se mettre à l'abri et obtient du secours médical pour lui derrière un immeuble situé à proximité. Il retourne à sa position située au bord de la route au cas où surviendrait une autre attaque de l'ennemi.
Étant donné qu'aucune autre attaque n'a lieu, le bataillon peut consolider la tête de pont si essentielle à la réussite de toute l'opération, qui permet en fin de compte de capturer San Giorgio Di Cesena et de pousser l’avance vers la rivière Ronco.
Ainsi, grâce à la détermination inébranlable, au dévouement exceptionnel et au courage extraordinaire dont ce soldat a fait preuve, ses camarades ont été si inspirés que la tête de pont résiste fermement à toutes les attaques ennemies jusqu'à l'arrivée des chars et des canons antichars, quelques heures plus tard.
Le sergent Aubrey Cosens The Queen's Own Rifles of Canada Route Goch-Calcar, Allemagne, les 25-26 fév. 1945
Aubrey Cosens naît à Latchford, en Ontario, le 21 mai 1921. Durant la Seconde Guerre mondiale, il s’enrôle dans les Argyll and Sutherland Highlanders mais, au milieu de 1944, il passe aux Queen’s Own Rifles of Canada.
La Croix de Victoria a été décernée à titre posthume au Sergent Cosens pour sa bravoure et son leadership énergique lors de l’engagement de Mooshof, en Allemagne, les 25 et 26 février 1945. Avec le soutien de deux chars, le peloton du Sergent Cosens attaque deux fois les centres de résistance allemands qui sont établis dans trois bâtiments de ferme, mais il est repoussé à chaque occasion. Le peloton subit alors une violente contre-attaque durant laquelle son commandant est tué. Le Sergent Cosens prend le commandement du peloton, qui ne comprend désormais que quatre hommes et lui-même. Pendant que ces soldats assurent un tir de protection, le Sergent Cosens s’élance en terrain découvert vers le dernier char encore en état de marche et ouvre le feu sur les bâtiments de ferme. Ayant ordonné au char d’enfoncer le premier bâtiment, Cosens y pénètre seul, tue plusieurs de ses occupants et capture les autres combattants. Il attaque ensuite seul le deuxième et le troisième bâtiment, tuant ou capturant ceux qui restent. Tout de suite après la prise des centres de résistance, le Sergent Cosens est tué d'une balle à la tête par un tireur embusqué.
Citation
Aux Pays-Bas, dans la nuit du 25 au 26 février 1945, le 1er Bataillon des Queen's Own Rifles of Canada lance une attaque contre le hameau de Mooshof afin de s’emparer d’un terrain considéré comme essentiel au développement des opérations.
Aidé de deux chars d'assaut, le peloton du Sergent Cosens attaque l'ennemi qui était réfugié dans trois maisons de ferme et il est repoussé deux fois par une défense fanatique de la part de l'ennemi, qui contre-attaque ensuite. Au cours de cette contre-attaque, le commandant du peloton ainsi qu’un grand nombre de ses soldats sont tués.
Le Sergent Cosens assume immédiatement le commandement des quatre survivants de son peloton et, les ayant placés de façon à ce qu'ils le couvrent, il court à travers le champ vers le seul char d'assaut non atteint et, en dépit du tir nourri des obus et des mortiers, il se place debout devant la tourelle et dirige le feu sur l'ennemi.
Après avoir repoussé une deuxième contre-attaque, le Sergent Cosens ordonne au char d'assaut d'attaquer les maisons de ferme et demande à ses quatre hommes qui ont survécu de suivre en renfort. Dès que le char d'assaut a enfoncé la première maison, le Sergent Cosens y entre seul, tuant plusieurs des occupants et faisant les autres prisonniers.
Seul, sans aide, et malgré un feu nourri de mitrailleuses et d’armes légères, il court ensuite vers les deuxième et troisième maisons, dont il tue ou capture tous les occupants.
Presque immédiatement après cette réduction importante des bastions ennemis, un tireur embusqué tire sur le Sergent Cosens, qui est atteint d'une balle à la tête et meurt presque sur le coup.
Grâce à la bravoure extraordinaire, à l'initiative et à la détermination de cet homme courageux, qui à lui seul a tué au moins 20 hommes et en a fait autant prisonniers, il a été possible de capturer un poste essentiel au succès des opérations futures de la Brigade.
Le major Frederick Albert Tilston The Essex Scottish Regiment Hochwald, Allemagne, le 1er mars 1945
Frederick Albert Tilston naît à Toronto, en Ontario, le 11 juin 1906. Il sert avec l'Essex Scottish Regiment durant la Seconde Guerre mondiale. Avant de se voir décerner la Croix de Victoria, le Major Tilston avait déjà été blessé à deux reprises : la première fois à l’entraînement, et la deuxième fois par une mine terrestre durant les combats autour de Falaise, en France, à l’été de 1944.
Fin février, début mars 1945, la 1re Armée canadienne lutte afin d’éliminer la résistance ennemie dans la forêt de Hochwald, dernière position défensive de l’Allemagne sur la rive occidentale du Rhin. En fait, les défenses de Hochwald protègent une voie d’évasion vitale pour les forces terrestres allemandes qui cherchent à battre en retraite en traversant le fleuve. Tôt le matin du 1er mars 1945, soutenu par un tir d’artillerie et un escadron de chars du Sherbrooke Fusiliers Regiment, l'Essex Scottish Regiment attaque la partie nord de la forêt. Sur le flanc gauche de l’attaque, le Major Tilston fait franchir à la Compagnie (C) un terrain découvert de 500 mètres suivi de 3 mètres de fils barbelés pour se rendre à la première ligne de tranchées ennemies, à l’orée du bois. La progression se fait malgré un tir de mitrailleuse intense et sans l’appui des chars, en raison du terrain mou. Bien que blessé à la tête, le Major Tilston est le premier à pénétrer dans les tranchées allemandes, utilisant une grenade pour réduire au silence une mitrailleuse qui retarde la progression d’un de ses pelotons. Il continue avec sa compagnie à attaquer et à dégager la deuxième ligne des défenses ennemies et subit une deuxième blessure à la cuisse. Alors qu’ils s’emploient à occuper ce deuxième objectif, les hommes du Major Tilston renversent les positions de poste de commandement de deux compagnies de parachutistes allemands qui défendent la forêt. Cependant, avant que le reste de la Compagnie (C) ne puisse renforcer sa position, les Allemands contre-attaquent, abondamment soutenus par des tirs de mitrailleuses et de mortiers. Le Major Tilston se déplace calmement à découvert, d’un peloton à l’autre, au milieu d’un intense tir ennemi, et organise la défense. À six autres reprises, il brave le feu intense afin de transporter des munitions et des grenades qu’il obtient d’une compagnie de l’Essex à proximité et dont ses hommes ont grand besoin. Quand il est blessé plus gravement aux jambes, le Major Tilston refuse les soins médicaux jusqu’à ce qu’il ait transmis le plan de défense au seul officier qui reste et qu'il l'ait convaincu de la nécessité de tenir la position. Ce n’est qu’après s’être acquitté de ces tâches qu’il abandonne le commandement. La position est conservée. Pour le courage et le leadership exemplaires dont il a fait preuve à cette occasion, le Major Tilston mérite la Croix de Victoria.
Citation
La 2e Division canadienne s'est vu confier la tâche de défoncer la ligne de défense très fortifiée de la forêt de Hochwald. Cette ligne couvre Xanten, dernier bastion allemand situé à l'ouest du Rhin protégeant la voie d'évasion vitale du pont de Wesel.
L'Essex Scottish Regiment a reçu l'ordre de briser la ligne de défense située au nord-est d’Udem et de dégager la moitié nord de la forêt, où passera le reste de la brigade.
À 7 h 15, le 1er mars 1945, l'attaque est lancée, mais en raison du sol mou, on juge qu'il est impossible de la soutenir avec des chars comme prévu.
Franchissant quelque 500 verges de champ plat et exposé au tir intense de l'ennemi, le Major Tilston dirige personnellement sa compagnie au cours de l'attaque, restant dangereusement près de nos propres obus de manière à obtenir la protection maximale du barrage. Malgré une blessure à la tête, il continue à faire avancer ses hommes, à travers des barbelés de 10 pieds de profondeur jusque dans les tranchées ennemies en criant ses ordres et ses encouragements et en se servant très efficacement de son pistolet-mitrailleur Sten. Lorsque le peloton de gauche est assailli par un tir nourri de mitrailleuse ennemie, il se précipite lui-même pour la réduire au silence avec une grenade. Il est le premier à atteindre la position ennemie et il capture le premier prisonnier.
Résolu à maintenir l'élan de l'attaque, il ordonne au peloton de réserve d’éliminer ces positions et, avec un courage exceptionnel, il se rend avec sa force principale jusqu'à la deuxième ligne des défenses ennemies, situées à l'orée de la forêt.
En s'approchant de la forêt, il est blessé gravement à la hanche et tombe au sol en criant à ses hommes de poursuivre l'attaque sans lui et en leur ordonnant de pénétrer dans la forêt. Il réussit à se relever et à les rejoindre au moment où ils atteignent les tranchées de leur objectif. Là, un réseau complexe de tranchées et d'abris souterrains est infesté de soldats ennemis et un violent corps à corps s'ensuit. Malgré ses blessures, sa volonté inflexible de se battre contre l'ennemi est une source d'inspiration extraordinaire pour ses hommes puisqu'il les amène à vider systématiquement les tranchées des forces qui résistent férocement. Lors de ce combat, les postes de commandement de deux compagnies allemandes sont envahis et les défenseurs fanatiques subissent de nombreuses pertes de vie.
Le combat est si âpre et la résistance de l'ennemi si sauvage que la compagnie ne compte plus que 26 hommes, soit le quart de son effectif de départ. Avant que la consolidation soit terminée, l'ennemi contre-attaque à plusieurs reprises, soutenu par un tir nourri de mortiers et de mitrailleuses provenant du flanc ouvert. Le Major Tilston se déplace rapidement d'un peloton à l'autre pour organiser leur défense et diriger le tir contre l'ennemi qui s'avance. Les attaques ennemies se rapprochent tellement des positions que des grenades sont lancées dans les tranchées occupées par ses troupes. Cependant, la confiance indéfectible et l'enthousiasme intarissable du major inspirent tellement ses hommes qu'ils résistent fermement à l'assaut alors que tout les défavorise.
Lorsque les provisions de munitions viennent à manquer sérieusement, il traverse à plusieurs reprises le champ de bataille sous le feu des balles, jusqu'à la compagnie à sa droite, pour apporter des grenades, des fusils et des munitions Bren à ses hommes et remplacer un appareil radio sans fil endommagé afin de rétablir les communications avec le poste de commandement du bataillon. Il effectue au moins six fois ce dangereux trajet, traversant chaque fois une route criblée par un tir nourri provenant de nombreux postes de mitrailleuses bien situés.
Lors de son dernier voyage, il est blessé pour la troisième fois, à une jambe cette fois. Il est retrouvé dans un cratère d'obus en bordure de la route. Très gravement blessé et à peine conscient, il refuse tous les soins médicaux avant d'avoir donné toutes ses instructions relativement au plan de défense, souligné la nécessité absolue de tenir la position et ordonné à son dernier officier de prendre sa relève.
En raison de son courage exemplaire, de sa bravoure et du mépris total qu’il affiche pour sa propre sécurité, le Major Tilston commande ses hommes avec une volonté inflexible. Grâce à la grande détermination de ceux-ci, le régiment a pu accomplir sa mission consistant à fournir à la brigade une base solide pour l’aider à lancer d'autres attaques réussies en vue de dégager la forêt et d’ainsi permettre à la division d'accomplir sa mission.
Le caporal Frederick George Topham 1er bataillon canadien de parachutistes Bois de Diersfordt, Allemagne, le 24 mars 1945
Frederick George Topham naît à Toronto, en Ontario, le 10 août 1917. En mars 1945, le Caporal Topham sert en qualité de préposé aux soins dans le 1er Bataillon canadien de parachutistes. À cette époque, le Bataillon fait partie de la 3rd Parachute Brigade de la 6th Airborne Division de l’Armée britannique.
Le matin du 24 mars 1945, les troupes de parachutistes et de planeurs de la 6th Airborne Division atterrissent sur la rive orientale du Rhin, non loin de la ville de Wesel, en Allemagne. Ces atterrissages ont lieu à l'appui des opérations d'assaut commencées la nuit précédente par la 1re Armée canadienne et la 2nd British Army pour se rendre sur la rive orientale du fleuve. Après l’atterrissage du 1er Bataillon canadien de parachutistes, juste au nord du bois de Diersfordt, le Caporal Topham entend un appel à l’aide venant d’un blessé qui se trouve à découvert. Deux préposés aux soins qui tentent l’un après l’autre d’aller soigner le blessé sont tués. Immédiatement après, et de sa propre initiative, Topham avance au milieu d’un intense tir allemand afin de venir en aide au blessé. Alors qu’il le soigne, Topham est lui-même atteint au nez, mais continue à prodiguer les premiers soins malgré la douleur et le saignement de sa propre blessure. Il est alors en mesure de transporter le blessé à l’abri sous un feu continu. Le Caporal Topham refuse d’être soigné pour sa blessure et continue à aider le blessé pendant deux autres heures, jusqu’au moment où tous les combattants blessés ont été évacués en lieu sûr. Bien qu’il finisse par consentir à se faire panser le nez, il refuse d’être évacué avec les blessés. Plus tard, seul et de nouveau sous le feu ennemi, le Caporal Topham porte secours à trois soldats d’une automitrailleuse en feu qui menace d’exploser, les amène en lieu sûr et organise l’évacuation des deux survivants.
Pour son dévouement courageux et désintéressé envers ses camarades, le Caporal Topham se voit décerner la Croix de Victoria. Il s'éteint à Toronto le 3 mai 1974.
Citation
Le 24 mars 1945, le Caporal Topham, alors infirmier, est parachuté avec son bataillon dans une zone défendue avec acharnement, à l'est du Rhin. Vers 11 h, alors qu'il traite des camarades qui se sont blessés en sautant, il entend un appel à l'aide d'un blessé resté à découvert. Deux infirmiers venant d'une ambulance de campagne se rendent vers lui l'un après l'autre, mais sont tués tous les deux en s'agenouillant à ses côtés.
Sans hésitation et de son propre chef, le Caporal Topham s'avance sous un tir nourri pour aller remplacer les infirmiers qui viennent de se faire tuer sous ses yeux. Pendant qu'il prodigue des soins au blessé, il est lui-même touché. Malgré d'abondants saignements de nez et d'intenses souffrances, il poursuit sa tâche sans relâche. Après avoir prodigué les premiers soins au blessé, il le transporte graduellement et lentement à l'abri d'un bois, toujours sous les balles ennemies.
Au cours des heures qui suivent, le Caporal Topham refuse toutes les offres d'aide médicale qu'on lui propose pour sa propre blessure. Il travaille avec un dévouement extrême pendant toute cette période pour soigner les blessés au mépris total du tir nourri et précis de l'ennemi. C’est uniquement lorsque tous les blessés sont soignés qu'il consent à se faire traiter.
On ordonne son évacuation immédiate, mais il insiste avec une telle ardeur qu'il est autorisé peu après à reprendre ses fonctions.
En retournant à sa compagnie, il aperçoit un véhicule transporteur de troupes qui a reçu un coup direct. Des obus de mortiers ennemis tombent encore, le véhicule brûle intensément et ses propres munitions de mortier explosent. Un officier d'expérience qui se trouve sur place a prévenu tous les soldats de ne pas s'en approcher.
Cependant, le Caporal Topham sort seul en faisant fi des munitions qui explosent et du tir de l'ennemi et vient au secours des trois occupants. Il ramène ces hommes à découvert et, bien que l'un d'eux meure presque immédiatement par la suite, il prend les dispositions nécessaires pour faire évacuer les deux autres qui lui doivent sans aucun doute la vie.
Ce sous-officier a fait preuve d'un courage des plus remarquables. Pendant six heures d'intenses souffrances presque constantes, il a posé une série de gestes d'une bravoure exceptionnelle et son altruisme peu commun a inspiré tous ceux qui en ont été témoins.
Le lieutenant Robert Hampton Gray Réserve volontaire de la Marine royale du Canada Baie Onagawa, Honshu, Japon, le 9 août 1945
Robert Hampton Gray naît à Trail, en Colombie-Britannique, le 2 novembre 1917. S’étant enrôlé dans la Réserve des volontaires de la Marine royale canadienne en juillet 1940, il est affecté à l’aéronavale de la Royal Navy, où il reçoit une instruction de pilote de chasse et où il passe le reste de la Seconde Guerre mondiale. Le Lieutenant Gray sert en Grande-Bretagne, en Afrique orientale et, finalement, avec la flotte britannique du Pacifique. Au cours des dernières semaines de la guerre, il mène des opérations contre les îles du Japon avec la troisième flotte de la Marine américaine. Il reçoit la Croix du service distingué pour avoir coulé un destroyer japonais le 28 juillet 1945.
La Croix de Victoria a été décernée à titre posthume au Lieutenant Gray pour les exploits accomplis le 9 août 1945. Ce jour-là, il est à la tête de huit chasseurs Corsair du HMS Formidable en mission de bombardement d’un convoi ennemi à Onagawa Wan; chaque avion transporte deux bombes de 500 livres. Quand le Lieutenant Gray amorce son attaque, il fait face à un tir antiaérien nourri qui atteint son chasseur presque immédiatement. L'une des bombes est délogée, ce qui provoque un incendie. Malgré les dégâts, le Lieutenant Gray mène son attaque avec une grande détermination et atteint directement le navire d’escorte japonais Amakusa, qui coule. Au lieu d'effectuer des manœuvres d’évitement du feu ennemi, son appareil tourne alors lentement à droite, se retourne et plonge dans la baie, ce qui donne à penser que le Lieutenant Gray a peut-être été blessé durant sa ruée vers la cible. Il n’a pas survécu à la chute de son appareil.
Citation
Pour sa bravoure exceptionnelle alors qu'il dirige une attaque contre un destroyer japonais à Onagawa Wan, le 9 août 1945. En dépit du feu d'artillerie provenant des forces riveraines et d’une forte concentration de tirs provenant de quelque cinq navires de guerre, le Lieutenant Gray mène son attaque, volant à très basse altitude pour assurer le succès de sa mission, et bien qu’il soit atteint et que son avion soit en flammes, il touche sa cible au moins une fois et coule le destroyer. Le Lieutenant Gray a toujours fait preuve d’un esprit combatif et d’un leadership qui inspire.
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