LES FEMMES DURANT LE CONFLIT
Même si elles ne sont pas autorisées à servir en situation de combat durant la Seconde Guerre mondiale, les femmes canadiennes participent grandement à l'effort de guerre.
Infirmières militaires au cours de la Seconde Guerre mondiale Durant la Seconde Guerre mondiale, un total de 4 480 infirmières militaires travaillent en service. 1941 - 1942: Création d'une division féminine Les trois secteurs de nos forces militaires sont transformés à jamais avec la création des divisions féminines. Pour la première fois, des femmes peuvent servir en uniforme. Pas moins de 50 000 femmes servent au sein des Forces armées canadiennes : Le 2 juillet 1941, l'Armée canadienne crée le Service féminin de l'Armée canadienne et quelque 21 000 femmes y font leur service; Le 13 août 1941, la force aérienne établit une division féminine au sein de laquelle 17 000 femmes servent;
Des femmes s'engagent volontairement au sein de ces divisions féminines pour faire leur service militaire à temps plein notamment à titre de commis, de mécaniciennes, d'arrimeuses de parachutes, de radiotélégraphistes et de photographes.
D'autres comme Molly Lamb Bobak, Paraskeva Clark et Pegi Nicol Macleod travaillent comme artistes de guerre en illustrant la vie quotidienne des soldates canadiennes.
Femmes restées au pays au cours de la Seconde Guerre mondiale
La guerre change la vie des femmes demeurées au Canada: Les exigences d'une économie de guerre et la pénurie de main-d'oeuvre résultant de la participation des hommes à l'effort de guerre font en sorte que les femmes sont encouragées à faire leur part et à intégrer la population active. Des centaines de milliers de femmes travaillent ainsi au sein de l'industrie en temps de guerre dans des emplois traditionnellement occupés par des hommes :
Travailleuses en construction navale
Travailleuses d'usines de munitions.
La Seconde Guerre mondiale entraîne une mobilisation sans précédent des femmes dans le secteur bénévole. Il n'est pas rare que des femmes se rassemblent pour mettre à contribution leurs compétences domestiques afin d'appuyer l'effort de guerre, notamment en tricotant des chaussettes et des gants pour les Canadiens combattant outre mer.
Groupe de femmes réparant des uniformes
À la maison, les femmes et les mères s'emploient à garder les familles unies et à protéger leur mode de vie.
Au Canada, on demande également aux femmes de réduire leur consommation de biens en situation de pénurie, et de faire du recyclage afin d'appuyer les hommes et les femmes servant outre mer. Des objectifs sont établis afin de recueillir des tonnes de produits usagés en caoutchouc qui peuvent être recyclés pour fabriquer des pneus et d'autres produits dont on a grand besoin dans le cadre de l'effort de guerre. L'essence est également rationnée : des limites strictes sont fixées quant à la quantité pouvant être utilisée pour différents besoins, comme l'usage personnel ou les exigences de l'agriculture. Des carnets de rationnement sont distribués pour que les gens puissent suivre de près les quantités qui sont allouées.
1940, On célèbre le premier mariage de la Seconde Guerre mondiale entre un militaire canadien et une Britannique à l'église Farnborough d'Aldershot en Angleterre. Ce mariage et les milliers qui le suivent donnent naissance à l'expression épouses de guerre.
Peggy Lee devient membre de la brigade de l'Ambulance Saint-Jean à Vancouver qui était formée de 20 filles d'origine chinoise - le seul peloton chinois en Amérique du Nord durant la guerre.
Le 11 juin 1940, un escadron naval néerlandais arrive au Canada avec à son bord la princesse Juliana (fille de la reine Wilhelmina, régente des Pays-Bas) et ses deux jeunes enfants. La famille royale néerlandaise doit fuir les Pays Bas pour éviter d'être capturée par les Allemands et choisit de séjourner à Ottawa (Ontario).
1942, Mary Greyeyes est la première femme autochtone à s'enrôler dans l'Armée canadienne.
Elsie MacGill est la première conceptrice d'aéronef au monde. En 1942, elle accepte l'importante tâche de superviser la production canadienne des avions de combat Hawker Hurricane, ce qui lui a valu le surnom de Reine des Hurricane.
Agnes W. Wilkie est la première infirmière militaire de la Seconde Guerre mondiale à mourir à la suite d'une action ennemie. Elle fait partie des 137 passagers et membres d'équipage du Caribou, un traversier de Terre-Neuve, qui est torpillé et coulé dans le détroit de Cabot.
1943, Jean Flatt Davey devient la première femme médecin du Canada à s'enrôler dans les Forces armées. De 1941 à 1945, elle sert au sein des Forces aériennes à titre de commandant d'aviation et crée une unité qui offre des soins médicaux. En 1943, le taux de rémunération initial des militaires féminines est fixé à 2/3 de celui des hommes, mais est haussé à 80 % dès juillet 1943.
Le 19 janvier 1943, la princesse Juliana des Pays-Bas donne naissance à une fille. Avant la naissance de l'enfant, le gouvernement canadien prépare un document déclarant extraterritorial, le lieu de l'accouchement à l'hôpital Civic d'Ottawa de telle sorte que l'on considère que l'enfant est né à l'extérieur du territoire canadien à titre de citoyenne néerlandaise.
1944, Elizabeth Smellie est la première femme à devenir colonel au sein de l'Armée canadienne.
En juillet 1944, le Bureau des épouses canadiennes est mis sur pied par le ministère de la Défense nationale afin de préparer les épouses de guerre à leur voyage vers le Canada.
1946, Les divisions féminines des trois secteurs des forces armées sont démantelées, et les femmes doivent renoncer à leurs rôles au bénéfice des hommes qui reviennent de guerre.
En février 1946, l'Opération papa s'amorce avec la traversée du Mauritania de Liverpool jusqu'à Halifax avec à son bord 943 épouses de guerre et enfants de militaires canadiens. Il s'agissait du premier transport officiel de ce genre à destination du Canada.
Infirmières militaires du Canada
Membres du premier contingent de personnel du Service féminin de l'Armée canadienne à arriver en Allemagne, le 12 juin 1945
Après l’invasion de la Pologne en septembre 1939, le Canada s’est retrouvé encore une fois dans un conflit mondial et encore une fois les infirmières militaires ont répondu à l’appel du devoir. Cependant, cette fois-ci le service des infirmières s’élargit aux trois armées : l’armée de terre, la marine et l’aviation. Dans chaque secteur, elles étaient vêtues d’une tenue de travail et d’un uniforme distinctifs et elles portaient toutes le voile blanc des infirmières militaires. On les appelait respectueusement ma soeur ouMadame car elles avaient le rang d’officier. Âgées en moyenne de 25 ans, 4 480 infirmières militaires s’enrôlèrent, dont 3 656 avec le Corps de santé royal de l’Armée canadienne, 481 avec la Branche médicale de l’Aviation royale du Canada et 343 avec les Services de santé de la Marine royale du Canada.
Les infirmières militaires, après leur formation au Canada, ont été les premières à se rendre outre-mer où elles rejoignaient les unités qui les avaient précédées au Royaume-Uni. Comme tous ceux et celles qui se rendaient outre-mer, les infirmières faisaient partie de grands convois défiant la flotte de sous-marins allemands qui sillonnaient l’Atlantique Nord. Lorsqu’elles sont arrivées en Angleterre, elles ont travaillé dans les hôpitaux du Corps de santé royal canadien à Taplow, Bramshott et Basingstoke. À titre d’exemple de leur charge de travail, après le raid sur Dieppe, l’hôpital de Basingstoke a reçu plus de 600 blessés dans une période de 19 heures 30 minutes et 98 opérations ont été effectuées. Le personnel de chirurgie ne pouvait se reposer que quelques minutes entre les opérations.
Après trois années en Angleterre, les infirmières militaires ont été envoyées en mission sur le continent. Vêtues de tenue de combat et portant des casques protecteurs et des sacs à dos, les infirmières de l’hôpital général canadien nº 1 sont arrivées en Sicile et elles ont été les premières femmes à se rendre dans le secteur de la Huitième armée. Au début, presque toutes les unités hospitalières déployées sur le continent fonctionnaient sous des tentes. Plus tard, elles ont pu emménager dans des immeubles abandonnés ou bombardés. Comme lors de la Première Guerre mondiale, les infirmières militaires ont dû braver de nombreux dangers et résoudre bien des problèmes pour pouvoir fournir des soins médicaux sur le champ de bataille. Le 2 septembre 1943, au cours d’un raid aérien mené à Catania en Sicile, un obus antiaérien s’effondra sur l’hôpital général canadien nº 5, blessant 12 infirmières militaires.
Des patients et des infirmières militaires dans une salle à bord du navire hospitalier général nº 2 Letitia Liverpool, Angleterre, 24 novembre 1944.
Ensuite une unité a été déployée à El Arrouch (Algérie). Peu après, deux autres unités ont été envoyées en Italie. En cours de route, le S.S. Santa Elena, qui transportait l’hôpital général canadien no 14, a été attaqué par un avion bombardier en piqué ce qui a forcé tout le monde à embarquer dans des canots de sauvetage. Heureusement, il n’y a pas eu de perte de vie.
Lorsque les unités médicales suivaient le front en Italie en direction nord, elles essuyaient fréquemment des tirs d’artillerie et étaient à la portée des tirs ennemis. Les infirmières militaires furent extrêmement occupées par les attaques ennemies. Par exemple, dans le saillant d’Ortona, au cours du mois de décembre 1943, le poste d’évacuation sanitaire no 4 comptait plus de 2 000 patients, dont 760 étaient des cas de chirurgie. Après la chute de Rome, il y a eu une période d’accalmie relative et les infirmières ont pu s’installer dans une vie hospitalière normale. En plus de soigner les patients canadiens, elles soignaient les prisonniers allemands. Comme la campagne d’Italie tirait à sa fin pour les Canadiens, trois unités médicales se sont rendues en France; les autres ont été démantelées et les infirmières, affectées à d’autres unités.
Des infirmières militaires de l’hôpital général canadien no 10 du Corps de santé royal canadien arrivent à Arromanches, France, le 23 juillet 1944.
Treize jours après le jour J, les deux premières infirmières militaires canadiennes, accompagnant l’hôpital mobile d’intervention du Corps d’aviation royal canadien nº 2, sont arrivées en Normandie, à Bernières-sur-Mer. Elles ont été suivies des postes d’évacuation sanitaire 2, 3 et 6. Les postes se sont installés dans le secteur de Caen. Vers le 15 juillet, les hôpitaux généraux canadiens 7, 8 et 10 se sont établis à l’ouest de Bayeux.
Le 24 août 1926, à Ottawa, un groupe d’infirmières militaires assiste au dévoilement d’un monument commémoratif dédié aux infirmières canadiennes qui donnèrent leur vie au cours de la Première Guerre mondiale. Sur la photo, on peut voir Dame Maud McCarthy, G.B.E., R.R.C., infirmière en chef du Service infirmier de l’Armée territoriale, Grande-Bretagne, et à sa gauche, Margaret C. MacDonald, infirmière en chef, C.S.A.C., N.-É.
À mesure que le front progressait dans le nord de la France et en Belgique à la poursuite des armées allemandes en déroute, les unités les accompagnaient. Anvers, qui avait été capturée, était la cible des fusées V-2 et avec la bataille de l’Escaut et la libération des ports de la Manche, les unités sont passées à Nimègue. Les pertes étaient lourdes : 3 934 en quatre semaines. La guerre tirait à sa fin. L’offensive du printemps a rejeté l’armée allemande de l’autre côté du Rhin.
Avec la fin de la guerre en Europe, les unités médicales se sont dissoutes graduellement. Quelques infirmières militaires et d’autres membres du personnel sont restés avec l’armée d’occupation pour prendre soin non seulement des militaires, mais aussi des prisonniers de guerre civils libérés des horreurs des camps.
Le personnel du poste d’évacuation sanitaire no 6 quitte la Hollande le jour de Noël 1945. Des amitiés à vie furent entretenues par l’entremise de l’Association des infirmières militaires.
Deux infirmières militaires canadiennes, Kathleen G. Christie et Anna May Waters, ont accompagné l’armée envoyée à Hong Kong. Plus tard, lorsque la garnison est tombée, elles ont été faites prisonnières par les Japonais. Les braves femmes sont restées avec les Canadiens blessés, travaillant dans des conditions atroces, jusqu’à ce qu’elles soient amenées de force dans un camp de prisonnier civil, d’où elles ont été rapatriées au Canada après deux ans de captivité.
Durant la bataille de l’Atlantique, qui a duré pendant toute la guerre, la marine canadienne comptait deux navires-hôpitaux, le Letitia et le Lady Nelson, avec à leur bord des infirmières militaires.
Les infirmières de la marine ont servi dans des bases navales des deux côtes du Canada, à Terre-Neuve et au NCSM Niobe, en Écosse. La seule infirmière canadienne à mourir aux mains de l’ennemi au cours de la Seconde Guerre mondiale a été une infirmière de la marine, la sous-lieutenant Agnes Wilkie. Malgré les efforts héroïques de sa compagne, la sous-lieutenant (diététiste) Margaret Brooke, Agnes Wilkie a péri après plus de deux heures dans un canot de sauvetage lors du naufrage du SS Caribou, le 13 octobre 1942, dans le détroit de Cabot. Margaret Brooke a été nommée membre de l’Ordre de l’Empire britannique, la seule infirmière militaire à recevoir un tel honneur. Le service infirmier du Corps de santé royal canadien a reçu son autorisation en novembre 1940.
Infirmière militaire canadienne portant son uniforme d’hiver - joyeux et aux couleurs vives - quelque part en France, décembre 1917.
Plus de 100 postes hospitaliers ont été construits et les infirmières militaires devenaient de plus en plus en demande. Certaines ont été formées pour l’évacuation aérienne, douze servaient à Terre-Neuve pour participer à des missions de sauvetage air-mer et 66 ont servi outre-mer. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, 3 649 infirmières militaires avaient servi dans l’armée, 481 dans la force aérienne et 343 dans la marine.
Aucun récit du service militaire au cours de la Seconde Guerre mondiale ne serait complet sans mentionner la contribution des quatre secteurs spéciaux du service infirmier : les physiothérapeutes, les ergothérapeutes, les diététistes et les infirmières visiteuses. Des infirmières ont également servi dans les trains hospitaliers pour retourner les blessés à leurs destinations dans tout le Canada.
La fin de la guerre a marqué la fermeture des hôpitaux militaires et des postes hospitaliers de l’ensemble du Canada. Un total de 80 infirmières, trente infirmières du Corps de santé royal canadien, trente du Corps d’aviations royales canadiennes et vingt de la MRC se sont jointes à l’armée permanente et ont servi dans des établissements militaires aux quatre coins du pays. De nombreuses autres ont été affectées aux hôpitaux du ministère des Anciens Combattants pour s’occuper des centaines d’anciens combattants de retour au pays.
Infirmières militaires qui ont donné leur vie au cours de la Seconde Guerre mondiales
1940
Lt. (Im) BELL, Marion Elizabeth, CSRC décédé(e) 1940
1941
Lieutenant d'aviation(Im) MACLEOD, Jessie Margaret, CARC décédé(e) le 29 avril 1941
Lt. (Im) SPAFFORD, Frances Winnifred, CSRC décédé(e) le 8 mars 1941
1942
Lt. (Im) WILKIE, Agnes Wightman, MRC décédé(e) le 11 octobre 1942
1943
Lt. (Im) ASHLEY, Ruth Louise, CSRC décédé(e) le 6 juin 1943 Lt. (Im) POLGREEN, Francis Eunice, CSRC décédé(e) le 11 mai 1943 Lieutenant d'aviation (Im) WESTGATE, Marion Mercedes, CARC décédé(e) le 27 octobre 1943
1944
Lt. (Im) (thérapeute occupationnel) MCLAREN, Mary Susannah, CSRC décédé(e) le 28 août 1944 Lt. (Im) PARKINSON (nee Stirling), Margaret McCullough, Infirmières militaires d'Afrique du Sud décédé(e) le 29 novembre 1944 Pretoria, Afrique du Sud Lt. (Im) PETERS, Nora Hendry, CSRC décédé(e) le 12 août 1944
1945
Lt. (Im) BRIGGS, Margaret Agnes, CSRC décédé(e) le 22 février 1945 Lt. (Im) COOPER, Frances Ellen, CSRC décédé(e) le 26 octobre 1945 Lt. (Im) FITZGERALD, Gladys Helen, CSRC décédé(e) le 30 décembre 1945 Lt. (Im) MACDONALD, Vera Catherine, CSRC décédé(e) le 22 juin 1945
1946
Lt. (Im) DUSSIO, Marie Cecile, CSRC décédé(e) le 2 août 1946
Lt. (Im) DUSSIO, Marie Cecile, CSRC décédé(e) le 2 août 1946 Lt. (Im) GANNON, Frances Eileen, CSRC décédé(e) le 15 mars 1946 Col. Belcher Hospital Calgary, Alberta, Canada
1947
Première infirmière ENRIGHT, Nellie Josephine, CARC décédé(e) le 23 avril 1947
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