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EXPLOIS D’OFFICIERS CANADIENS

 


Le maréchal de l'Air L.S. Breadner en mars 1945.

Lloyd Samuel Breadner, né à Carleton Place (Ontario) le 14 juillet 1894, décédé à Boston (Massachusetts) le 14 mars 1952. Officier de l'Aviation royale du Canada (ARC). En 1915, le jeune Breadner quitte le commerce familial à Ottawa pour entrer au Royal Naval Air Service. Il passe une grande partie de la Première Guerre mondiale comme pilote de chasse en France. À la fin des hostilités, ses compétences de pilote lui valent d'être engagé comme examinateur de brevets et certificats au Conseil de l'Aéronautique canadien. En 1924, au moment de la fondation officielle de l'ARC, il commande le centre d'entraînement de Camp Borden. Considéré comme un homme d'action doté d'un solide sens pratique, il gravit rapidement les échelons de la hiérarchie militaire. Son tempérament jovial doublé d'un grand sens de l'humour contribue d'ailleurs à son avancement. Il est directeur de l'ARC, sous les ordres de Lindsay Gordon, de 1928 à 1932. En 1936, Breadner suit la formation de l'Imperial Defence College.

En 1940, le charme de Breadner ne manque pas de plaire au nouveau ministre de la Défense pour l'Air, C.G. Chubby Power, lui-même un bon vivant. Épaulé par le ministre, Breadner succède à G.M. Croil au poste de chef de l'état-major de l'Air le 29 mai 1940. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Breadner fera de l'ARC l'une des plus puissantes forces aériennes au monde. Le 1er janvier 1944, il est affecté à Londres où il devient commandant supérieur en chef de l'ARC outre-mer. Quand il prend sa retraite en 1945, Lloyd Breadner est promu Maréchal en chef de l'Air. Il est le seul Canadien à accéder à ce grade.

Le lieutenant-général E.L.M. Burns au quartier général du 1er Corps canadien à Larino (Italie), le 18 mars 1944.

Eedson Louis Millard (Tommy) Burns, né à Westmount (Québec) le 17 juin 1897, décédé à Manotick (Ontario) le 13 septembre 1985. Officier de l'Armée canadienne et diplomate. Quand la Première Guerre mondiale commence, Tommy Burns est âgé de dix-sept ans et fait son entrée au Royal Military College de Kingston, en Ontario. Il n'y reste que peu de temps : muni d'un certificat de guerre spécial, il quitte le collège en juin 1915, dès qu'il atteint ses dix-huit ans, pour s'enrôler dans le Corps royal du Génie. Il s'embarque pour l'Angleterre l'année suivante comme signaleur et il est envoyé au front en août 1916. Au cours des années qui suivent, Burns est blessé à deux reprises et il reçoit la Military Cross pour avoir tendu et réparé des câbles de signalisation en dépit du feu ennemi. À la fin des hostilités, il est capitaine d'état-major rattaché à la 12e Brigade d'infanterie.

Burns poursuit sa carrière militaire dans le Corps royal de génie de la Force permanente. Il gravit les échelons de la hiérarchie militaire et, du grade de capitaine, il est promu major en 1927, reçoit un brevet de lieutenant-colonel en 1935 et nommé lieutenant-colonel en 1939. Il complète sa formation en suivant les cours de la School of Military Engineering à Chatham (Angleterre) en 1920-1921, du British Army Staff College à Quetta (Inde) en 1928-1929 et de l'Imperial Defence College de 1939 jusqu'à la proclamation de l'état de guerre.

Pendant cette période de l'entre-deux-guerres, Burns écrit de nombreux articles publiés dans le Canadian Defence Quarterly ou, sous le pseudonyme d'Arlington B. Conway, dans l'American Mercury. Il y traite de sujets comme l'entraînement des soldats, la mobilité, la nécessité de développer un véhicule automobile rapide pour remplacer le cheval, l'impossibilité de détruire de grandes cités par les seuls bombardements aériens, l'organization de l'infanterie et des blindés. Quand les hostilités commencent officiellement, en septembre 1939, Burns est perçu par ses supérieurs comme un officier brillant, destiné à un poste de haut commandement.

Dans les premiers mois de la guerre, Tommy Burns remplit les fonctions d'officier d'état-major général au Quartier général de l'Armée canadienne outre-mer. Il est promu colonel en mai 1940 et appelé à Ottawa pour occuper le poste d'assistant au chef adjoint de l'état-major général. Il retourne en Angleterre en mai 1941 à titre de brigadier d'état-major général du 1er Corps canadien, un poste qu'il n'occupera que quelques mois.

D'août 1941 à février 1942, Burns est attaché au Corps blindé canadien comme officier d'administration. On lui confie ensuite le commandement de la 4e Division blindée canadienne, qu'il avait lui-même contribué à créer. Le 1er mai 1943, Burns est promu major-général et nommé commandant de la 2e Division d'infanterie canadienne. Quelques mois plus tard, le 30 janvier 1944, il reçoit le commandement de la 5e Division blindée canadienne.

La 5e Division blindée se trouve alors engagée dans la campagne d'Italie depuis près de dix semaines : ce sera pour Burns sa première expérience de commandement en situation de combat. Une expérience qui s'avère positive puisqu'il est nommé commandant du 1er Corps canadien dès le 20 mars 1944. Burns dirige avec succès la percée des lignes allemandes dans la vallée de la Liri, en mai 1944, quoique ses troupes subissent des pertes élevées. Quelques mois plus tard, en septembre 1944, le 1er Corps canadien enfonce la Ligne gothique à Rimini, un succès qui ouvre aux Alliés les plaines du nord de l'Italie. Malgré cela, Burns se voit critiqué pour son caractère difficile et manque de leadership. Le commandement du 1er Corps canadien lui est enlevé le 5 novembre 1944. Il est alors transféré aux troupes de l'arrière, comme officier général commandant de la section canadienne du Grand quartier général, 1er échelon, 21e Groupe d'armées.

Après la guerre, Burns est affecté au ministère des Anciens combattants, où il sera sous-ministre de 1950 à 1954. Puis, en 1954, on lui offre le commandement de l'Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST), une unité de maintien de la paix en poste sur la frontière israélo-arabe. Quand le conflit israélo-arabe éclate en 1956, Burns prend le commandement de la Force d'urgence des Nations Unies (FUNU), une responsabilité qu'il assumera jusqu'en 1959. L'année suivante, Burns est nommé conseiller en désarmement auprès du gouvernement canadien et élevé au rang d'ambassadeur.

Tommy Burns était un homme brillant, l'un des officiers canadiens les plus intelligents de sa génération. Il est l'un des rares généraux canadiens à avoir sérieusement réfléchi à la nature de sa profession et à avoir abondamment publié sur des sujets de stratégies et de tactiques. C'était aussi un homme introverti, austère et sans sourire, qui n'inspirait guère ses hommes à le suivre au combat.

Depuis 1945, plusieurs généraux à la retraite sont convaincus que la civilisation occidentale pourrait être presque totalement anéantie dans l'éventualité d'une nouvelle grande guerre. Si la guerre s'avère dépassée pour le règlement des disputes internationales, ne devrions nous pas respecter l'ordonnance de Michée : une nation ne lèvera pas l'épée contre une autre nation, et on n'apprendra plus la guerre.Si c'était le cas, personne ne devrait enseigner la guerre, ni contribuer à l'enseigner.


Henry Duncan Graham Crerar

 Né à Hamilton (Ontario) le 28 avril 1888, décédé à Ottawa le 1er avril 1965. Officier de l'Armée canadienne et diplomate. Harry Crerar étudie au Royal Military College de Kingston, en Ontario, de 1906 à 1909 et sert dans la Milice pendant les dernières années de paix. Pendant la Première Guerre mondiale, il se distingue comme officier de l'Artillerie de campagne canadienne sur les champs de bataille de la France et de la Flandre et il est décoré de l'Ordre du service distingué. À fin des hostilités, Crerar est lieutenant-colonel au quartier général du Corps canadien.

De retour au Canada, Crerar choisit la carrière militaire et se joint à la Force permanente. Il remplit les fonctions d'officier d'état-major de l'Artillerie, à Ottawa. En 1923, il s'inscrit au Staff College de Camberley (Angleterre) mais il ne revient pas immédiatement au Canada après avoir complété le programme de cours. Il accepte plutôt un poste d'officier d'état-major général, classe 2 au War Office, à Londres. En 1929, Crerar est nommé officier d'état-major général, classe 1 au Quartier général de la Défense nationale à Ottawa. Il planifie alors une importante réorganization de la Milice.

En 1934, Crerar suit les cours de l'Imperial Defence College de Londres et, à son retour au Quartier général de la Défense nationale, il est muté au poste de directeur des renseignements et des opérations militaires. Il a alors la réputation d'être un homme particulièrement intelligent et on voit en lui le meilleur officier d'état-major de l'Armée canadienne. En mars 1939, après quelques mois comme commandant du Royal Military College, Crerar est rappelé à Ottawa pour dresser les plans de mobilisation en vue de la reprise probable des hostilités.

Au début la de guerre, Crerar est envoyé en poste à Londres comme brigadier d'état-major général au Quartier général de l'Armée canadienne. Il doit veiller à ce que l'équipement, les quartiers et les programmes d'entraînement soient mis en place pour l'arrivée des troupes canadiennes. En juillet 1940, il est rappelé à Ottawa pour prendre les responsabilités de chef adjoint de l'état-major général mais, quelques jours après son entrée en poste, le ministre de la défense, J.L. Ralston, le nomme chef d'état-major. Il prend immédiatement des mesures pour augmenter l'efficacité du Quartier général de la Défense nationale et il organise de toute urgence la réception et l'entraînement des recrues pour la défense territoriale, car ceux-ci affluent après l'adoption, le 21 juin 1940, de la Loi sur la mobilisation des ressources nationales. Enfin, il met en place un plan d'entraînement dans le but d'assurer l'entraînement des officiers et des soldats qui doivent se joindre aux rangs de l'armée outre-mer.

Crerar retourne en Angleterre pour prendre, le 23 décembre 1941, le poste opérationnel d'officier général commandant du 1er Corps canadien. Il se trouve donc plongé dans la crise qui suit le raid de Dieppe, puisque les troupes canadiennes qui ont participé à l'opération du 19 août 1942 relevaient du 1er Corps canadien. Comme aucun officier canadien n'a participé à la planification du raid, Crerar ne peut que rationaliser les pertes canadiennes en démontrant l'importance des leçons apprises au cours de l'opération.

Crerar manque d'expérience du champ de bataille et il espère en acquérir quand le 1er Corps canadien rejoint la 1re Division canadienne d'infanterie en Italie, en octobre 1943. Cet espoir ne se matérialise guère puisque dès le mois mars 1944, il est rappelé en Angleterre pour prendre le commandement de la 1re Armée canadienne, en remplacement du général McNaughton.

La 1re Armée canadienne est réunie en Normandie le 23 juillet 1944. Sous les ordres de Crerar, elle joue un rôle important lorsque les armées alliées enserrent les Allemands dans la poche de Falaise, en août 1944. Malade, Crerar devra céder temporairement son commandement au major-général Guy Simonds lors de la bataille de l'Escaut (octobre-novembre 1944). En février 1945, la 1re Armée canadienne retourne, sous les ordres de Crerar, vers les lignes avancées. Pendant la campagne de Rhénanie, le général Crerar commande une imposante armée de 450,000 hommes. Si l'on inclut les unités alliées placées sous le commandement de la 1re Armée canadienne.

Crerar se retire de la vie militaire en octobre 1946. Il assume ensuite diverses fonctions diplomatiques en Tchécoslovaquie, aux Pays-Bas et au Japon.

Harry Crerar s'est avéré un officier d'état-major remarquable. Il a imprimé sa marque sur la plus grande armée que le Canada ait jamais levée en donnant au quartier général de l'Armée canadienne sa structure organizationnelle, en organisant l'entraînement des troupes qui devaient augmenter ses rangs et en commandant la 1re Armée pendant les dernières grandes campagnes. À la fin des hostilités, c'est encore lui qui a défini les règles à suivre pour la démobilisation.

George Mitchell Croil

Né à Milwaukee (Wisconsin) le 5 juin 1893, décédé à Vancouver (Colombie-Britannique) le 8 avril 1959. Officier de l'Aviation royale du Canada (ARC). G. M. Croil porte l'insigne de pilote du Royal Flying Corps pendant la Première Guerre mondiale. Il entraîne de nouveaux pilotes à Salonique et au Moyen-Orient et, pendant quelque temps, il sert lui-même de pilote à T.E. Lawrence (Lawrence d'Arabie) lors de missions dans le désert.

Nommé au Conseil de l'Aéronautique canadien en 1919, Croil contribue au maintien d'une force aérienne canadienne pendant la période de paix. Il participe notamment à l'établissement de bases aériennes à Morley et à High River, en Alberta. Croil fait partie des premiers officiers de l'ARC, fondée en 1924 sous l'autorité de l'Armée canadienne. En 1925, il est envoyé en Angleterre pour servir d'officier de liaison avec la Royal Air Force (RAF); il suit aussi la formation du RAF Staff College. De retour au Canada, il assure pendant cinq ans le commandement de la base d'entraînement militaire de Camp Borden, en Ontario. En 1931, Croil retourne au Royaume-Uni pour parfaire sa formation à l'Imperial Defence College. Il est bientôt nommé officier de l'Air en chef de l'ARC. En 1938, l'ARC obtient du gouvernement canadien un statut qui lui confère son indépendance de l'Armée. Partisan énergique d'une aviation nationale indépendante, Croil est promu vice-maréchal de l'Air et devient le premier chef d'état-major de l'Air.

Réservé, Croil se distingue comme administrateur par sa rigueur et son professionnalisme. Quand, en mai 1940, C.G. Power prend le portefeuille du ministère de la Défense pour l'Air, il lui demande de démissionner, s'avouant rebuté par son esprit régimentaire et puritain même s'il reconnaît en Croil un officier consciencieux. Professionnel jusqu'au bout, Croil accepte de bonne grâce le poste d'inspecteur général de l'ARC qui lui est offert. Il prend sa retraite en 1944.


Le major-général Charles Foulkes au garde-à-vous à l'occasion d'une inspection des troupes canadiennes en Angleterre, le 12 mai 1944

Charles Foulkes, né à Stockton-on-Tees (Angleterre) le 3 janvier 1903; décédé à Ottawa le 12 septembre 1969. Officier de l'Armée canadienne. Après de courtes études universitaires, Charles Foulkes se joint à la Force permanente canadienne en 1926. Il est alors officier d'état-major au Royal Canadian Regiment et, en 1937, il s'inscrit aux cours du Staff College de Camberley, en Angleterre.

Au début des hostilités, Foulkes est major dans la 3e Brigade de la 1re Division d'infanterie canadienne. En septembre 1940, il est nommé officier d'état-major général, classe 1 de la 3e Division d'infanterie canadienne et le général Crerar cite son habileté exceptionnelle et ses solides connaissances tactiques. Foulkes est nommé commandant de brigade en août 1942. Un an plus tard, en août 1943, il obtient le poste de brigadier d'état-major général de la Première Armée canadienne. En janvier 1944, Foulkes succède au major-général E.L.M. Burns au poste d'officier général commandant de la 2e Division d'infanterie, une division qu'il dirige lors de la campagne de Normandie. En novembre 1944, Foulkes se joint au 1er Corps canadien, alors en Italie, en tant qu'officier général commandant. Il commande le 1er Corps pour le reste de la campagne d'Italie, puis lors de la libération des Pays-Bas. C'est Charles Foulkes qui accepte la reddition des forces allemandes à Wagenigen (Pays-Bas), le 5 mai 1945.

Après la fin des hostilités, Foulkes est nommé Chef de l'état-major général puis, en 1951, président du comité des chefs d'état-major. Il prend sa retraite en 1960.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Foulkes s'est montré un officier compétent, même si on a parfois noté son manque de leadership. Il a contribué de façon significative à l'évolution de l'Armée canadienne dans la période de l'après-guerre.


 
Le lieutenant-colonel B.M. Hoffmeister, officier commandant du régiment des Seaforth Highlanders of Canada, en Sicile, août 1943.

Bertram Meryl Hoffmeister, né à Vancouver (Colombie-Britannique) le 15 mai 1907, décédé à Vancouver le 4 décembre 1999. Officier de l'Armée canadienne, homme d'affaires. Bert Hoffmeister découvre les attraits de la vie militaire à l'âge de 12 ans, dans le corps de cadets des Seaforth Highlanders. Il se tourne vers l'industrie forestière pour y gagner sa vie, mais sans que son attachement aux Seaforth Highlanders n'en souffre : en 1927, il s'engage dans la Milice active non permanente. En 1939, il est promu major et il reçoit le commandement d'une des compagnies des Seaforth Highlanders; il s'embarque pour l'Angleterre avec son régiment dès décembre 1939.

En mars 1942, Hoffmeister revient au Canada pour suivre les cours du Canadian Junior War Staff au Royal Military College de Kingston, en Ontario. Il repart pour l'Angleterre après avoir complété ses cours et, en octobre 1942, il est promu lieutenant-colonel et nommé officier commandant de son ancien régiment.

La campagne de Sicile, qui débute par le débarquement du 10 juillet 1943, offre à Hoffmeister l'occasion de démontrer ses qualités d'officier et de leader. Il obtient une première décoration, l'Ordre du service distingué, à l'occasion des combats le long des routes de montagne de la Sicile. En octobre 1943, Hoffmeister est promu brigadier et il reçoit le commandement de la 2e Brigade d'infanterie canadienne. C'est à cette brigade que revient la tâche particulièrement difficile de prendre Ortona en décembre 1943.

Le 20 mars 1944, Hoffmeister prend le commandement de la 5e Division blindée canadienne, avec promotion au grade de major-général. La 5e Division participe à l'attaque victorieuse du 23 mai 1944 contre les défenses allemandes qui forment la ligne Adolf Hitler, dans la vallée de la rivière Liri. Le 30 août, Hoffmeister lance la 5e Division blindée contre la ligne Gothique, qui bloque le passage des Alliés vers le nord de l'Italie. Malgré la confusion causée par de violents combats, Hoffmeister fait preuve d'initiative et se rend maître de la situation : le 1er septembre, les Allemands doivent abandonner leurs positions.

En février 1945, la 5e Division blindée rejoint la Première Armée canadienne aux Pays-Bas. Pendant les mois qui suivent, elle participe à l'avance finale sur les territoires de l'Europe du Nord-Ouest encore occupés par l'ennemi.

À la fin des hostilités sur le théâtre européen, Hoffmeister est nommé au commandement de la 6e Division, la Force du Pacifique de l'Armée canadienne. La reddition du Japon, en août 1945, met fin aux préparatifs de combat et, en septembre, Hoffmeister devient officier de réserve.

De retour à la vie civile, Bert Hoffmeister reprend sa place d'homme d'affaires dans l'industrie forestière de la Colombie-Britannique. Il est président de MacMillan Bloedel de 1949 à 1957, agent général de la Colombie-Britannique à Londres de 1958 à 1961 et président du Council of Forest Industrie of British Columbia de 1961 à 1968. Il est reçu officier de l'Ordre du Canada en 1982.

Bert Hoffmeister avait un véritable talent pour la guerre. Il s'assurait toujours de bien connaître les conditions dans lesquelles les soldats dont il était responsable devaient vivre et combattre. Intelligent, il savait écouter l'avis de ses officiers et dirigeait par consensus plutôt que par pure autorité. En bon meneur d'hommes, il inspirait la confiance. Sa division, surnommée Hoffy's Mighty Maroon Machine à cause de la couleur de son écusson, a fait montre d'un esprit de corps exceptionnel qui s'exprimait par la fierté de ses hommes à en faire partie.


Photographie de C.D. Howe dédiée au premier ministre Mackenzie King.

Clarence Decatur Howe, né à Waltham (Massachusetts) le 14 janvier 1886, décédé à Montréal le 31 décembre 1960. Ingénieur et politicien. On l'a appelé le ministre de tout, on a dit de lui qu'il était un fasciste, mais un fasciste sympathique, qu'il s'était établi comme un quasi-dictateur. De l'avis de tous cependant, C.D. Howe était l'homme qui voyait à ce que les choses se fassent. En tant que ministre responsable des Transports, des Munitions et des Approvisionnements et de la Reconstruction, il a donné aux Canadiens les moyens matériels dont ils avaient un urgent besoin pour soutenir l'effort de guerre.

C.D. Howe est né à Waltham, en Nouvelle-Angleterre. Son père travaille dans le bâtiment, ce qui procure à sa famille une certaine aisance et permet à son fils de poursuivre des études supérieures. De 1903 à 1907, Howe complète son cours de génie civil au Massachusetts Institute of Technology de Boston.

En 1908, il accepte un poste de professeur de génie civil à l'université Dalhousie, à Halifax. Le jeune ingénieur croit déjà fermement que tout problème peut être résolu par l'application d'une bonne dose de bon sens et de travail. Partant de ce principe et même s'il ne possède aucune expertise dans ce domaine, il accepte, en 1913, de se rendre dans l'ouest canadien pour superviser la construction d'élévateurs à grains pour le compte de la Canadian Board of Grain Commissioners.

En 1916, Howe fonde à Port Arthur, en Ontario, sa propre compagnie d'ingénierie spécialisée dans la construction d'élévateurs à grains. La C.D. Howe Company Ltd connaît un immense succès pendant les années 1920 et, elle participe à l'érection de ponts et d'élévateurs à grains à Vancouver, Saskatoon, Churchill, Port Arthur, Toronto et Prescott, ainsi qu'à Buenos Aires en Argentine. Ensuite, la dépression économique des années 1930 oblige la compagnie à réduire drastiquement son niveau d'activités.

En 1934, alors que la Grande Dépression tient le Canada dans son étau de misère, le parti libéral de W.L. Mackenzie King demande à C.D. Howe de devenir candidat aux élections fédérales de 1935. En septembre, Howe est élu député dans la circonscription de Port Arthur et le premier ministre King lui confie le double portefeuille de la Marine et des Chemins de fer. Ces deux portefeuilles sont réunis sous le ministère des Transports dès 1936.

Appliquant son pragmatisme et son sens des affaires à la vie politique, Howe procède à la réorganization du système portuaire canadien, il restructure les chemins de fer du Canadien National pour leur permettre de retrouver leur rentabilité et il établit un contrôle de l'état sur les ondes radiophoniques en fondant la Société Radio-Canada.

Le 30 juin 1937, Howe franchit la distance qui sépare Montréal de Vancouver à bord d'un Lockheed 14H du ministère des Transports. Ce vol, d'une durée de 17 heures et 34 minutes, inaugure la liaison aérienne transcontinentale au Canada et marque les débuts d'une nouvelle société de la couronne, la Trans-Canada Airlines. De nombreuses années plus tard, celle-ci deviendra Air Canada.

En 1939, les bureaux du ministère des Transports sont plongés dans l'effervescence par les préparatifs de guerre. Le 9 avril 1940, le gouvernement crée le ministère des Munitions et des Approvisionnements et place Howe à sa tête. Le défi qui échoit à l'ingénieur devenu politicien est immense : il doit galvaniser la population et l'industrie canadiennes pour subvenir à l'ensemble des besoins matériels de la guerre.

 Grâce à la Loi sur les mesures de guerre, le ministère des Munitions et des Approvisionnements bénéficie de pouvoirs très étendus. Il contrôle l'allocation des matières premières, les volumes de production, l'utilisation de la main-d'œuvre spécialisée et les marchés. Pour gérer l'immense machine de production de guerre, Howe fait appel au patriotisme des meilleurs chefs d'entreprise canadiens et leur demande d'offrir leurs services aux ministères des Munitions et des Approvisionnements pour la durée de la guerre, sans rétribution. Il s'entoure ainsi d'une équipe de gestion incomparable qui comprend des hommes tels qu’E.P. Taylor et W.C. Woodward.


En septembre 1944, mademoiselle Edna Poirier présente à l'honorable C.D. Howe le 100 000 000e obus de 25 livres fabriqué au Canada. La cérémonie se déroule aux usines de la Defence Industries Limited à Cherrier (Québec).

Howe n'échappe pas aux dangers de la guerre. En décembre 1940, le navire Western Prince est torpillé par un U-boot alors qu'il traverse l'Atlantique Nord vers l'Angleterre. Howe, qui se rend à Londres, est à bord du navire. Il prend place à bord d'un canot de sauvetage et vit la fatigue et le froid de huit longues heures d'attente sur la mer glacée. La peur d'être mitraillé par le sous-marin qui fait surface près de son canot n'arrive pas à ébranler la détermination de Howe, pas plus que la crainte de périr noyé ou de mourir de froid. Après avoir été rescapé par un navire marchand, il se dirige immédiatement à Londres pour y reprendre le programme des activités prévues.

Le 13 octobre 1944, C.D. Howe se voit confier un nouveau portefeuille, celui du ministère de la Reconstruction. Son rôle est alors de réorganiser l'économie canadienne afin de redonner à l'industrie son autonomie de libre entreprise, d'assurer l'emploi aux militaires qui rentrent au pays et, d'une manière générale, de maintenir la prospérité de la nation en temps de paix. Il doit non seulement libérer l'industrie des contrôles du gouvernement central mais aussi favoriser son passage vers la production des biens de consommation qui contribueront au bien-être de la population canadienne.

Avec le retour de la paix, Howe est nommé ministre du Commerce, un portefeuille qu'il conservera sous le gouvernement de Louis Saint-Laurent, qui succède à Mackenzie King en 1948. Il demeure responsable des programmes de production d'armements lors de la guerre de Corée et au début de la guerre froide.

En 1956, le financement de la construction d'un gazoduc transcanadien précipite Howe au centre d'un scandale politique. Tolérés en temps de guerre, le ton abrupt et l'attitude intransigeante de l'ancien ministre de tout ne sont plus de mise dans une démocratie parlementaire qui ne connaît plus l'urgence. Aux élections fédérales de 1957, le gouvernement libéral est défait et Howe perd son siège. Âgé de 70 ans, Howe se retire de la vie politique après 22 années sans interruption de loyaux services.

 Depuis le début de la guerre, je n'ai pas eu l'habitude de prendre part aux débats de la chambre des Communes, sauf pour y fournir des informations relatives à mon ministère lorsqu'elles étaient requises pour la prise de décisions. On m'a confié la tâche de mobiliser les activités de l'industrie pour la production de guerre, et j'ai concentré tout mon temps et toute ma pensée sur ce problème particulier.


Le major-général R.F.L. Keller s'adresse aux troupes canadiennes en Normandie, le 2 août 1944.

 Rodney Frederick Leopold Keller, né à Tetbury (Gloucestershire, Angleterre) le 2 octobre 1900, décédé en 1954. Officier de l'Armée canadienne. Rod Keller s'est inscrit au Royal Military College de Kingston, en Ontario, dans les dernières années de la Première Guerre mondiale. En 1920, après avoir reçu son diplôme du collège, il s'enrôle au Princess Patricia's Light Infantry Regiment, l'une des unités d'infanterie de la Force permanente de l'Armée canadienne. Comme la majorité des officiers prometteurs de l'entre-deux-guerres, Keller suit les cours du Staff College de Camberley, en Angleterre.

Quand le Canada entre en guerre, en 1939, Rod Keller est appelé outre-mer comme major de brigade. Il obtient le commandement du Princess Patricia's Light Infantry en 1941 et il est promu officier commandant de la 1re Brigade d'infanterie canadienne quelque mois plus tard. Keller est promu de nouveau, cette fois au grade de major-général et, du 8 septembre 1942 au 8 août 1944, il remplit les fonctions d'officier général commandant de la 3e Division canadienne d'infanterie. Le 6 juin 1944, il dirige l'assaut de la 3e Division lors du débarquement sur les plages de Normandie. Il est blessé le 8 août 1944 quand, par mégarde, des bombardiers américains jettent leurs bombes sur des unités canadiennes lors de l'opération Tractable.

Le major-général Keller était un officier aimé de ses troupes qui, dit-on, appréciaient ses manières et son rude langage. Toutefois, sa tendance à abuser de l'alcool, aggravé par des entorses aux mesures de sécurité à l'approche du Jour J, lui ont fait perdre l'estime de ses officiers supérieurs. Keller n'obtiendra pas d'autre commandement après l'accident du 8 août 1944. Il meurt dix ans plus tard, au cours d'un voyage en Normandie.


Le très honorable William Lyon Mackenzie King, 1941.

William Lyon Mackenzie King, né à Berlin (maintenant Kitchener, Ontario) le 17 décembre 1874, décédé à Kingsmere (Québec) le 22 juillet 1950. Chef du Parti Libéral de 1919 à 1948, premier ministre du Canada de 1921 à 1926, de 1926 à 1930 et de 1935 à 1948. Fils d'avocat, King avait pour grand-père maternel William Lyon Mackenzie, l'un des chefs de la rébellion du Haut-Canada en 1837. King étudie le droit et l'économie à l'Université de Toronto (diplômé en 1895), puis à l'Université de Chicago (M.A. 1897). Il poursuit ses études à Harvard. En 1900, il devient sous-ministre au nouveau ministère du Travail. Il entre à la Chambre des Communes en 1908, comme député libéral de North York. L'année suivante, en 1909, Sir Wilfrid Laurier le nomme ministre du Travail. Défait aux élections de 1911, King œuvre comme consultant en relations de travail et il est employé par la Rockefeller Foundation. Il publie Industry and Humanity en 1918, un livre où il expose sa vision d'un gouvernement qui, agissant au nom de la société, doit prendre une part active dans la résolution pacifique des conflits de travail.

Au congrès de 1919, le Parti Libéral choisit King comme chef. Négociateur d'expérience, King redonne à son parti l'unité qu'il avait perdue et il le mène au pouvoir aux élections de 1921. Pendant la prospérité des années 1920, le gouvernement King réduit la dette de guerre et institue un régime de pension pour personnes âgées. Mais, après cette période de prospérité, King n'admet pas la gravité de la crise économique et ne prend pas de mesures adéquates pour en contrer les effets. En 1930, l'électorat donne le pouvoir à R.B. Bennett et au Parti Conservateur. Le gouvernement conservateur n'arrive pas à redresser l'économie ou à réduire substantiellement les problèmes sociaux et, en 1935, les Libéraux reprennent le pouvoir.

Impuissant à mettre en place une politique économique cohérente pour contrer la Grande Dépression, le gouvernement libéral voit l'économie chuter de nouveau en 1937 et les coûts de l'assistance sociale s'élever encore. Mais, à ce moment, King doit se concentrer sur la succession de crises qui annoncent la possibilité d'une nouvelle guerre en Europe. Homme de conciliation, King favorise la résolution pacifique des conflits par la négociation. Il appuie donc la politique d'apaisement des gouvernements britannique et français. Mais, en août 1939, l'invasion de la Pologne entraîne la guerre et King appelle une session spéciale du Parlement où il propose la proclamation de l'état de guerre.

À compter de 1939, gouvernement, hommes d'affaires et ouvriers collaborent à la transformation de l'industrie canadienne en vue de l'effort de guerre. Mackenzie King sait que la conscription risque de diviser le pays et de rendre les Canadiens français hostiles à l'effort de guerre. Avec l'appui du ministre de la Justice Ernest Lapointe, il promet donc qu'il n'y aura pas de conscription. Mais, le besoin en personnel militaire augmente avec chaque année de guerre. En 1940, le gouvernement impose la conscription pour la défense du territoire national, sans obligation de servir outre-mer. En 1942, King demande à la population de libérer le gouvernement de sa promesse et de permettre la conscription pour les troupes d'assaut si les circonstances l'exigent. Malgré la réponse positive au plébiscite du 27 avril 1942, King attend à la fin de 1944, après les pertes importantes subies en Normandie, pour permettre l'envoi au front d'hommes qui ne s'étaient pas portés volontaires.


Le premier ministre Mackenzie King inspecte la garde d'honneur du Régiment de la Chaudière, Redhill (Angleterre), le 1er juillet 1942.

Les Canadiens ont reproché à King d'être un chef sans créativité, toujours convenable mais terne. En toute vérité, il ne possédait pas le charisme d'un Churchill ou d'un Roosevelt et il ne savait pas enflammer l'enthousiasme des foules et des troupes. Cependant, il a bien guidé le Canada dans une lutte de géants. Par ses négociations incessantes, il a maximisé la contribution de guerre des Canadiens tout en s'assurant que l'intérêt du pays primât sur les demandes de la Grande-Bretagne. Il a assuré la sécurité du Canada sur le continent nord-américain et, par son rôle de conciliateur, il a contribué au rapprochement des deux grandes puissances alliées, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Enfin, il a veillé au bien-être des Canadiens pendant et après le conflit.

Je n'ai jamais songé que le jour viendrait où, après avoir consacré toute une vie dans un effort continu pour promouvoir et maintenir la paix et la bonne volonté dans les relations industrielles aussi bien qu'internationales, il m'incomberait de diriger le Dominion du Canada dans une grande guerre; mais cette responsabilité je l'assume en sachant que je dois être fidèle au sang qui coule dans mes veines et en travaillant au maintien de la liberté, de la liberté de mes concitoyens, de la liberté de ceux dont les vies ne sont pas protégées dans d'autres collectivités et d'autres pays, de la liberté de l'humanité même. - W.L. Mackenzie King, Chambre des Communes, 8 septembre 1939.


Le major-général George Kitching (à gauche) et le lieutenant-général Guy Simonds (à droite) écoutent le maréchal Bernard Montgomery parler aux troupes du 2e Corps canadien à Coptherne (Angleterre), le 29 février 1944.

George Kitching, né à Canton (Chine) en 1910, décédé en 1999. Officier de l'Armée canadienne.

Pendant l'entre-deux-guerres, Kitching reçoit la formation militaire du Royal Military College de Sandhurst, en Angleterre. Il sert ensuite dans l'Armée britannique. Kitching joint l'Armée canadienne en 1939 et il gravit rapidement les échelons de la hiérarchie militaire. Il est officié d'état-major général, classe 1 à la 1re Division d'infanterie canadienne du 14 décembre 1942 au 30 octobre 1943. En Italie, il est muté à la 5e Division blindée canadienne où, le 1er novembre 1943, il reçoit le commandement de la 11e Brigade d'infanterie. Il participe alors à l'offensive d'Ortona.

En février 1944, le lieutenant-général Guy Simonds nomme Kitching commandant de la 4e Division blindée canadienne. Rattachée au 2e Corps canadien, la 4e Division blindée gagne la Normandie à la fin de juillet 1944, après la consolidation de la tête de pont, pour y remplacer la 3e Division d'infanterie. Sous les ordres de Kitching, la 4e Division blindée participe aux opérations Totalize (7-10 août 1944) et Tractable (14-16 août 1944), puis à la fermeture de la brèche de Falaise (17-21 août 1944). Critiqué pour la lenteur des blindés canadiens à effectuer la jonction avec les troupes américaines et fermer ainsi le passage à l'ennemi, Kitching est relevé de son commandement. Le 12 novembre 1944, il est nommé brigadier à l'état-major général du 1er Corps canadien.

George Kitching demeure à l'état-major canadien après la fin des hostilités. Ses mémoires, intitulées Mud and Green Fields, sont publiées en 1986.


Le vice-maréchal de l'Air Robert Leckie en janvier 1944.

Robert Leckie, né à Glasgow (Écosse) le 16 avril 1890, décédé à Ottawa le 31 mars 1975. Aviateur, officier de l'Aviation royale du Canada (ARC). Comme plusieurs officiers supérieurs de la Deuxième Guerre mondiale, Robert Leckie se distingue tout d'abord lors des combats de la Grande Guerre. Il apprend à piloter à la Curtiss Aviation School de Toronto. En 1915, il entre au Royal Naval Air Service comme pilote d'hydravion. Capable de piloter le HS-2L Curtiss dans les pires temps au large de la Mer du Nord, Leckie se bâtit une solide réputation dans les patrouilles anti-sous-marines et lors des opérations de défense contre les Zeppelins et. À la fin de la guerre, il atteint le grade de lieutenant-colonel d'aviation de la Royal Air Force (RAF), formée en 1918 pour réunir les divers corps d'aviation britanniques.

Détaché de la RAF de 1919 à 1922, Leckie joue un rôle important dans le développement des services aériens de la poste et du transport de passagers au Canada, en tant que directeur des opérations aériennes au Conseil de l'Aéronautique canadien. C'est l'époque du premier vol trans-canadien, effectué en 1920. Leckie retourne ensuite à la RAF et y restera jusqu'au début de la Deuxième Guerre mondiale. En poste à Malte en tant qu'officier commandant de la RAF en Méditerranée, il est appelé de nouveau au Canada en 1940.

En 1940, choisi par l'Air Ministry britannique pour diriger l'entraînement des aviateurs au Canada à partir du quartier général de l'Aviation royale du Canada (ARC), Leckie est nommé Air Member for Training et promu commodore de l'Air. Sa nomination pose un épineux problème à Ottawa puisqu'il dépasse en ancienneté tous les officiers supérieurs dont il relève, à l'exception du chef d'état-major! Malgré les objections, Leckie entre en fonction en février 1940. Il est transféré à l'ARC en 1942.

En janvier 1944, Robert Leckie est promu maréchal de l'air et nommé chef d'état-major de l'ARC, un poste qu'il occupe jusqu'en 1947. Leader intelligent et de grand talent, Leckie est considéré comme l'un des meilleurs officiers supérieurs de l'aviation canadienne de la Deuxième Guerre mondiale.


Le major-général A.B. Matthews à Nimègue, aux Pays-Bas, le 15 novembre 1944.

Albert Bruce Matthews, né à Ottawa le 12 août 1909, décédé en 1991. Officier de l'Armée canadienne et homme d'affaires. Contrairement à la majorité des hauts gradés de l'Armée canadienne, Bruce Matthews n'était pas un militaire de carrière, mais un produit de la Milice.

Matthews complète ses études à l’Upper Canada College de Toronto avant d'entrer à l'emploi du cabinet de son père, un courtier en investissements. En 1928, le jeune homme entre dans la Milice active non permanente et s'engage dans la 30e Batterie de campagne de la 3e Brigade de l'Artillerie royale canadienne. La vie de la milice lui plaît et, de 1933 à 1935, il suit les cours d'état-major de milice. Il est nommé adjudant au 7e Régiment de Toronto en 1936. Promu au grade de major en 1938, il prend alors le commandement de la 15e Batterie de campagne.

Matthews est parmi les premiers à répondre à l'appel du gouvernement canadien au moment de la proclamation de l'état de guerre et, en décembre 1939, il s'embarque pour l'Angleterre avec la 1re Division d'infanterie canadienne. En mars 1940, il est chargé du commandement du 1er Régiment d'artillerie moyenne et, en septembre 1941, il reçoit le commandement d'un nouveau régiment, le 5e Régiment d'artillerie moyenne. Il est alors promu lieutenant-colonel. En septembre 1942, il est affecté au Quartier général du 1er Corps d'armée canadien à titre d'officier de contrebatterie. Le 15 janvier 1943, Matthews est promu au grade de brigadier et nommé commandant de l'Artillerie royale de la 1re Division d'infanterie.

L'invasion de la Sicile et la campagne d'Italie fournissent à Matthews de multiples occasions de démontrer son habileté. Il prend le temps de reconnaître le terrain afin de préparer minutieusement ses plans de feu et d'assurer de bonnes positions à ses pièces d'artillerie. Matthews gagne ainsi la confiance du commandant de la 1re Division, le major-général Guy Simonds, et de son successeur, le major-général Christopher Vokes. Il fait preuve de courage et de détermination à maintes reprises, à Agira notamment, en allant en reconnaissance sous le feu ennemi; il a reçu l'Ordre du service distingué pour cette action. Lorsque Simonds est nommé officier commandant du 2e Corps canadien, en janvier 1944, il demande immédiatement que Matthews devienne son commandant d'artillerie. Ce dernier entre en poste le 14 mars 1944 et devient ainsi le second officier en importance dans la hiérarchie de l'Artillerie canadienne, un exploit pour un milicien.

Le 11 juillet 1944, le 2e Corps canadien devient opérationnel en Normandie. C'est à Matthews que revient la tâche de régler les plans de feu de l'Artillerie lors des opérations Atlantic, Spring, Totalize et Tractable, des manœuvres complexes qui ont pour objectif, en juillet et en août 1944, d'enfoncer les défenses allemandes dans la région de Caen, de pousser vers Falaise et d'y couper la retraite à l'ennemi. Le 10 novembre 1944, après la bataille de l'Escaut, Matthews est promu major-général et se voit confier le commandement de la 2e Division d'infanterie. Il commande sa division avec succès pendant la campagne de Rhénanie et jusqu'à la reddition allemande.

Reconnu comme un excellent officier, Matthews aurait pu poursuivre une brillante carrière militaire après la guerre. Il préfère retourner à la vie civile, où il se distingue dans le monde des assurances et des finances.


Le lieutenant-général Andrew G. L. McNaughton, mars 1942.

Andrew George Latta McNaughton, né à Moosomin (Territoires du Nord-Ouest, aujourd'hui en Saskatchewan) le 25 février 1887, décédé à Montebello (Québec) le 11 juillet 1966. Officier général commandant de la Première Division d'infanterie de 1939 à 1940, du Premier Corps canadien de 1940 à 1942 et de la Première Armée canadienne de 1942 à 1943, ministre de la Défense nationale de 1944 à 1945. Andrew McNaughton a complété des études en physique et en ingénierie à l'Université McGill, à Montréal (B.S., 1910, M.S., 1912). Il s'engage dans la Milice en 1909, puis, en 1914, il s'enrôle dans la 4e Batterie du Corps expéditionnaire canadien. L'application de ses connaissances scientifiques à l'artillerie lui vaut un avancement rapide et, à la fin de la Première Guerre mondiale, il commande le Corps canadien d'artillerie.

Après la guerre, il demeure dans les forces permanentes du Canada en acceptant le poste de chef d'état-major général. Il entreprend alors la mécanisation des forces armées et la modernisation de la milice. McNaughton revient pour quelques années à la vie civile et, de 1935 à 1939, il assume la présidence du Centre national de recherche du Canada.

Au moment de l'entrée du Canada dans la Seconde Guerre mondiale, McNaughton prend le commandement de la Première Division d'infanterie canadienne. Sous son commandement, la division croît pour devenir un corps d'armée (1940), puis une armée (1942). McNaughton se distingue à nouveau par le développement de techniques appliquées à la détection et aux armements, dont le projectile à sabot détachable. On lui reproche, cependant, des fautes de jugement quant aux tactiques militaires, notamment son approbation du désastreux projet d'invasion de Dieppe. Son opposition acharnée à la fragmentation des forces canadiennes stationnées en Grande-Bretagne lui a valu le ressentiment du gouvernement canadien et de l'État-major britannique. Soumis à la pression des critiques et fatigué par une santé défaillante, McNaughton démissionne de son commandement en décembre 1943.

Le premier ministre Mackenzie King maintient sa confiance en McNaughton et le nomme ministre de la Défense en 1944, avec le mandat précis de régler le problème de la conscription. Or, McNaughton n'arrive ni à résoudre la crise de la conscription, ni à gagner la faveur du public qui lui refuse un siège au Parlement.

Après la Deuxième Guerre mondiale, Andrew McNaughton représente le Canada à la Commission de l'énergie atomique de l'ONU et il siège comme président à la Commission de contrôle de l'énergie atomique du Canada, de 1946 à 1948. Il est délégué permanent à l'ONU de 1948-1949 puis, de 1950 à 1959, il assure la présidence de la section canadienne de la Commission mixte internationale.


Le 29 juillet 1942, le contre-amiral L.W. Murray décerne des décorations aux membres d'équipage du destroyer NCSM St. Croix pour avoir coulé le sous-marin ennemi U-90 le 24 juillet 1942.

À l'âge de 15 ans, Murray s'inscrit au Royal Naval College récemment fondé à Halifax. Deux ans plus tard, il entre au service d'un navire de la Royal Navy en tant qu'enseigne de vaisseau. C'est le premier des nombreux vaisseaux britanniques sur lesquels il sera appelé à servir durant la Première Guerre mondiale et pendant les années de l'entre-deux-guerres.

Au début de la Deuxième Guerre mondiale, Murray accède au poste de vice chef de l'état-major de la Marine et il continuera d'occuper des postes de commandement de haute importance pendant toute la durée des hostilités. Élevé au grade de commodore, il prend le commandement de la Force d'escorte de Terre-Neuve le 31 mai 1941. Celle-ci devient en février 1942 la Force d'escorte du milieu de l'océan.

Lors de la rationalisation du haut-commandement des opérations sur l'Atlantique, Murray est élevé au grade de contre-amiral et, le 30 avril 1943, il est promu commandant en chef de la nouvelle zone du nord-ouest de l'Atlantique. De ses quartiers-généraux de Halifax, il dirige alors l'ensemble des forces aéronavales canadiennes et alliées engagées dans les opérations de convoi dans cette zone. Il est le seul officier canadien à commander un théâtre d'opérations allié pendant la Deuxième Guerre mondiale.

On a reproché à Murray de n'avoir pu contenir les excès des marins canadiens lors des célébrations de la Victoire à Halifax, ce qui l'amène à quitter son poste de commandement prématurément et dans l'amertume. La Marine royale du Canada perdait un officier de grand talent, un homme apprécié de ses pairs et aimé des hommes qu'il commandait.

L.W. Murray quitte le Canada pour la Grande-Bretagne en septembre 1945. Il y sera appelé au barreau en 1949.

À l'exception de quelques mois en mer à bord de l'Assiniboine, mon travail pendant la guerre n'a été qu'un long effort continu, presque toujours assis à un bureau, avec une moyenne de 15 heures par jour quand ce n'était pas 24. Mon boulot consistait à obtenir les meilleurs résultats possibles d'un personnel relativement sans expérience. Il n'y avait que peu de chances qu'ils se marchent sur les pieds. Ils avaient trop à faire et un boulot avec de plus grandes responsabilités attendait toujours celui qui se sentait assez de confiance et d'habileté pour s'en charger. À l'automne 1941, de jeunes officiers de la réserve volontaire qui n'avaient jamais navigué en mer avant la guerre prenaient le commandement d'une corvette et d'un personnel de 88 hommes - le nombre de touches noires et blanches sur le clavier d'un piano, chacune avec une note particulière et assumaient leur rôle en pleine Bataille de l'Atlantique.

L'expérience m'a dicté ceci : pour découvrir de quoi vous êtes capable, il vous faut seulement l'occasion de tenter votre chance - et quelqu'un doit avoir assez de confiance en vous pour vous donner cette occasion. Dans mes relations avec ces jeunes capitaines de la RVMRC, j'ai fait de mon mieux pour leur donner l'opportunité de se tenir sur leurs deux pieds et ils l'ont fait. Après avoir goûté au succès, ils n'ont jamais retourné en arrière. Quelle bénédiction ce fut d'avoir de brillants jeunes hommes prêts à accepter de pareilles responsabilités. - Contre-amiral L.W. Murray


Le contre-amiral P.W. Nelles et l'honorable Angus MacDonald, ministre de la Défense nationale pour la Marine, examinent la maquette d'une corvette à l'Exposition navale, en décembre 1942.

Percy Walker Nelles, né à Brantford (Ontario), le 7 janvier 1892, décédé à Victoria (Colombie-Britannique) le 13 juin 1951. Officier naval de la Marine royale du Canada (MRC). En 1910, année de la formation de la Marine royale du Canada, le jeune cadet Percy Nelles est nommé enseigne de vaisseau sur le NCSM Niobe. Une brillante carrière commence et, pour Nelles, les postes vont se succéder autant à la Royal Navy qu'à la MRC. Nommé commandant du croiseur britannique HMS Dragon en 1929, il est le premier Canadien à obtenir le commandement d'un navire britannique d'importance. Deux ans après, il prend le commandement du NCSM Saguenay, le premier destroyer construit spécifiquement pour la MRC. En 1934, il est promu au rang de commodore et nommé chef d'état major de la Marine.


NCSM Saguenay

Cette dernière fonction le désigne pour assurer la survie de la MRC pendant les années maigres de la Grande Dépression. Une tâche encore plus ardue l'attend en 1939 : celle de planifier et de diriger l'expansion fulgurante de la MRC sous les pressions constantes du gouvernement canadien et des états alliés. En janvier 1944, après un désaccord avec le ministre de la Marine, l'honorable Angus L. Macdonald, Nelles est envoyé à Londres en qualité d'attaché naval canadien outre-mer afin de diriger les opérations de la MRC lors du débarquement des Alliés sur les côtes françaises. Cette dernière tâche complétée avec succès, il se retire de la Marine en janvier 1945 avec le rang d'amiral.


L'honorable J.L. Ralston inspecte les troupes canadiennes stationnées en Angleterre, en décembre 1940.

James Layton Ralston, né à Amherst (Nouvelle-Écosse) le 27 septembre 1881, décédé à Montréal le 21 mai 1948. Officier de l'Armée canadienne, avocat, politicien. Après ses études à la Dalhousie Law School, J.L. Ralston pratique le droit à Amherst, en Nouvelle-Écosse, à compter de 1903. Il entre dans la vie politique en 1911, quand il est élu à l'Assemblée de la Nouvelle-Écosse pour la circonscription de Cumberland. Il est réélu pour un second mandat en 1916.

Pendant la Première Guerre mondiale, Ralston sert comme officier dans le 85e Bataillon canadien d'infanterie. Réputé pour sa bravoure et sa compétence, il est promu au grade de lieutenant-colonel en 1918 et nommé officier commandant du régiment des Nova Scotia Highlanders. Il poursuit la carrière militaire à la fin des hostilités et il est élevé au grade de colonel en 1924.

Ralston revient ensuite en politique, mais sur la scène fédérale. Il est nommé au Conseil privé et, en 1926, le premier ministre Mackenzie King lui confie le portefeuille de la Défense nationale. Il perd son ministère aux élections fédérales de 1930, quand les Conservateurs de R.B. Bennett sont élus. Par la suite, Ralston agit comme délégué canadien à la London Naval Conference, puis il siège à diverses commissions royales.

En septembre 1939, Ralston est nommé ministre des Finances. Quelques mois plus tard, le 5 juillet 1940, un remaniement du cabinet le place au poste de ministre de la Défense nationale. Il succède à Norman McLeod Rogers, qui vient de trouver la mort dans un accident d'avion.

En 1944, les combats font rage en Italie et en Normandie et l'Armée canadienne craint de bientôt manquer d'hommes pour remplacer les combattants tués ou blessés. En octobre, le colonel Ralston se rend auprès des unités de combat pour évaluer lui-même la gravité du problème. Il revient à Ottawa convaincu de la nécessité de donner à aux divisions qui le demandent, les 15 000 soldats bien entraînés. Il ne reste à ses yeux qu'une solution : obliger les conscrits pour la défense territoriale à servir au front. Pour des raisons politiques, le gouvernement King ne peut accepter d'instituer le service outre-mer obligatoire. Ralston se voit donc obligé de démissionner et il quitte son poste le 2 novembre 1944.

On a parfois reproché au colonel Ralston une certaine propension à s'embourber dans les détails administratifs, mais il avait aussi la réputation d'être un bon juge de la valeur de ses officiers supérieurs. En outre, on garde de lui le souvenir d'un homme qui s'est toujours dévoué à la cause des combattants canadiens.


Le major-général J.H. Roberts vers 1942.

John Hamilton Roberts, né à Pipestone (Manitoba) le 21 décembre 1891, décédé en 1963. Officier de l'Armée canadienne. En septembre 1939, au moment de la proclamation de l'état de guerre, « Ham » Roberts a déjà une longue carrière militaire à son actif. Diplômé en 1914 du Royal Military College de Kingston, en Ontario, il a servi dans le Corps expéditionnaire canadien au cours de la Première Guerre mondiale et il a été décoré de la Croix militaire. Pendant l'entre-deux-guerres, il est demeuré dans la Force permanente, avec l'Artillerie royale du Canada.

En décembre 1939, Roberts s'embarque pour l'Angleterre avec la 1re Division canadienne d'infanterie. En juin 1940, quand Canadiens et Britanniques doivent se retirer précipitamment de la France, Roberts réussit à sauver les pièces d'artillerie de son régiment. Il est promu brigadier le mois suivant. À compter du 7 novembre 1941, il commande par intérim la 2e Division canadienne d'infanterie. Sa position d'officier général commandant est confirmée le 6 avril 1942.

Roberts se voit confier la responsabilité de commander les troupes terrestres lors du désastreux raid de Dieppe, le 19 août 1942. De son poste de commande, à bord du HMS Calpe, Roberts n'a qu'une idée imprécise du déroulement des combats et ce n'est qu'au moment de rappeler ses troupes vers la flotte de transport que la gravité de la situation lui apparaît clairement : presque aucun objectif n'a été atteint et deux des trois brigades sont décimées. Mais, Roberts n'étant pas responsable de la planification de l'opération, il n'encourt aucun blâme. Au contraire, il est décoré de l'Ordre du service distingué.

En mars 1943, le major-général Roberts est sévèrement critiqué pour sa faiblesse tactique lors de Spartan, un exercice de grande envergure destiné à préparer le débarquement de Normandie. En avril 1943, il est muté au commandement des unités canadiennes de renfort. Il ne recevra aucun autre commandement opérationnel par la suite. Deux ans plus tard, il se joint à la Commonwealth War Grave Commission.


Le lieutenant-général Guy Simonds passe en revue les troupes du 2e Corps canadien à Meppen, en Allemagne, le 31 mai 1945.

Guy Granville Simonds, né à Bury St. Edmunds (Angleterre) le 23 avril 1903, décédé à Toronto (Ontario) le 15 mai 1974. Officier de l'Armée canadienne. Fils d'un militaire britannique établi au Canada, Guy Simonds est trop jeune pour combattre lors de la Grande Guerre. À la fin des hostilités, de 1921 à 1925, il étudie au Royal Military College de Kingston (Ontario) où il obtient son diplôme avec mention et se mérite de nombreuses distinctions pour ses succès académiques, sa conduite et sa discipline. En 1925, Simonds entre dans la Force permanente canadienne et sert dans la Royal Canadian Horse Artillery à Petawawa et à Winnipeg. De 1936 à 1938, le jeune capitaine suit les cours du Staff College de Camberley, en Angleterre. On y remarque son intelligence et son excellente compréhension des théories militaires et des problèmes spécifiques à la guerre moderne. À la fin du cours, Simonds reçoit une recommandation très louangeuse du commandant du collège.

À son retour au Canada, au printemps 1938, Simonds se joint au personnel du Royal Military College. Les articles sur la guerre mécanisée qu'il propose au Canadian Defence Quarterly confirment sa place parmi les penseurs les plus brillants de l'Armée canadienne. Après la proclamation de l'état de guerre du 10 septembre 1939, Simonds, alors major, est affecté au poste d'officier d'état-major général, classe 2 de la 1re Division d'infanterie. Il est stationné en Angleterre avec sa division en décembre 1939.

En juillet 1940, Simonds est nommé commandant du 1er Régiment de campagne de l'Artillerie royale du Canada, un régiment démoralisé qui a vécu la déroute de Dunkerque. Ce poste sera de courte durée; en novembre 1940, Simonds se voit chargé par le général Andrew McNaughton de la mise sur pied d'un programme condensé d'entraînement d'officiers, le Canadian Junior War Staff Course.

Reconnu comme un homme d'une grande habileté et comme un planificateur hors pair, Simonds connaît une ascension fulgurante : il est nommé officier d'état-major général, classe 1 de la 2e Division d'infanterie en mai 1941, commandant de la 1re Brigade d'infanterie en septembre 1942 et, en avril 1943, commandant de la 1re Division canadienne d'infanterie. Il est alors major-général.

Simonds connaît sa première expérience de combat à la tête de la 1re Division d'infanterie, à l'occasion de l'invasion de la Sicile. Il organise habilement blindés, artillerie et infanterie et dirige ses troupes avec assurance lors des batailles de Nissoria, d'Agira et de Regalbuto, ce qui lui vaut d'être remarqué par le commandant de la 8e Armée, le général Bernard Montgomery. Du 1er novembre 1943 au 29 janvier 1944, Simonds commande la 5e Division blindée canadienne. Puis, en janvier 1944, il est promu lieutenant-général et nommé officier général commandant du 2e Corps canadien, qu'il doit entraîner en vue de l'invasion prochaine de la Normandie.

Le 2e Corps canadien établit son quartier général en France en juillet 1944, au moment où la campagne de Normandie semble s'enliser. En juillet et en août, Simonds dirige quatre importantes opérations contre les Allemands : Atlantic, Spring, Totalize et Tractable. Ce sont des opérations difficiles contre un ennemi qui défend âprement chaque parcelle d'un terrain qu'il connaît bien. Malgré le succès mitigé de l'opération, le plan de Simonds pour Totalize (7 août) est remarquable à cause des tactiques ingénieuses mises en œuvre pour neutraliser les blindés et les défenses antichars des Allemands. C'est à cette occasion que Simonds invente le « Kangaroo », un véhicule de transport de troupes improvisé en débarrassant des canons automoteurs Priest de leur pièce d'artillerie. Grâce à l'opération Tractable (14 août), les Canadiens et les Polonais réussissent à fermer la brèche de Falaise.

Le 27 septembre 1944, Simonds assure temporairement le commandement de la Première Armée canadienne, en remplacement du général H.D.G. Crerar. Il fait preuve à nouveau d'une grande adresse tactique pendant la libération de l'estuaire de l'Escaut et la vigueur de son commandement plaît à Montgomery. Toutefois, Crerar reprend son poste, et Simonds achève la libération de l'Europe du Nord-Ouest à la tête de 2e Corps canadien.

Après la guerre, Simonds demeure en Angleterre à l'Imperial Defence College. Il revient au Canada en 1949 comme commandant du Royal Military College de Kingston. De 1951 à 1955, il est chef de l'état-major général et il réorganise l'Armée canadienne en vue de la guerre de Corée, puis de la participation canadienne à l'OTAN.

Guy Simonds s'est grandement distingué parmi les généraux canadiens qui ont participé à la Deuxième Guerre mondiale. Aux dires de Montgomery, il était parmi les Canadiens le seul général capable d'assumer un haut commandement en situation de combat. Le général Omar Bradley voyait en lui le meilleur des généraux canadiens et le général Sir Miles Dempsey le meilleur de ses commandants de corps. Tel qu'exprimé par l'historien Jack Granatstein dans The Generals, Guy Simonds a été, aux yeux de ses contemporains et des historiens, le meilleur soldat que le Canada ait produit au cours de la Seconde Guerre mondiale.


Le 23 février 1945, le général H.D.G. Crerar (à gauche) et le major-général D.C. Spry (au centre) discutent avec le maréchal Bernard Montgomery (à droite) avant le déclenchement de l'opération Blockbuster, l'offensive sur la forêt de Hochwald.

Daniel Charles Spry, né à Winnipeg (Manitoba) le 4 février 1913, décédé en 1989. Officier de l'Armée canadienne. Dans sa jeunesse, Dan Spry a été un ardent partisan du mouvement scout. Il étudie à l'université Dalhousie, à Halifax, au début des années 1930. En 1932, il s'engage dans un régiment de la Milice canadienne, les Princess Louise Fusiliers. En 1934, il entre au Royal Canadian Regiment de la Force permanente.

Spry commande un bataillon du Royal Canadian Regiment quand la guerre éclate en Europe. En 1943, le Royal Canadian Regiment participe à l'invasion de la Sicile et de l'Italie continentale et c'est Spry, maintenant lieutenant-colonel, qui en est l'officier commandant. Le 18 décembre 1943, il est nommé officier commandant de la 1re Brigade d'infanterie et promu au grade de brigadier.

Le 13 juillet 1944, Spry se voit attribuer le commandement de la 12e Brigade d'infanterie, une nouvelle unité composée à partir de formations canadiennes déjà présentes en Italie. Spry ne reste pas longtemps à organiser et à entraîner la 12e Brigade. Le 18 août 1944, il est appelé en Normandie pour succéder au major-général Rod Keller, commandant de la 3e Division d'infanterie, qui vient d'être blessé sur le champ de bataille. Spry participe donc à la fin de la campagne de Normandie, à la libération des villes portuaires de l'embouchure de la Seine au Pas de Calais (septembre 1944), puis à la bataille de l'Escaut (septembre-novembre 1944). Après l'hiver, la 1re Armée canadienne reprend l'offensive et la 3e Division d'infanterie est engagée dans la bataille de la Rhénanie (février-mars 1945). Le 22 mars 1945, Spry est relevé de son commandement pour diriger les Unités canadiennes de renfort en Angleterre.

En 1946, Dan Spry est nommé chef adjoint de l'état-major général au quartier général de la Défense nationale, à Ottawa.


Le major-général Chris Vokes adresse la parole aux hommes du 1er Régiment de campagne canadien à Riccione (Italie), le 13 novembre 1944.

Christopher Vokes, né à Armagh (Irlande) le 13 avril 1904, décédé à Oakville (Ontario) le 28 mars 1985. Officier de l'Armée canadienne. Fils d'un militaire britannique, Chris Vokes étudie au Royal Military College de Kingston, en Ontario, de 1921 à 1925. Dès l'obtention de son diplôme, il entre dans la Force permanente comme membre du Corps royal du Génie. En 1926-1927, il suit les cours de l'université McGill, à Montréal, et il obtient un baccalauréat en sciences. En 1934-1935, il complète sa formation au Staff College de Camberley, en Angleterre.

À compter de 1939, Vokes gravit rapidement les échelons hiérarchiques de l'état-major canadien. À la 1re Division d'infanterie, il remplit successivement les fonctions d'adjudant général, de quartier-maître général adjoint, d'officier d'état-major général, classe 1 et d'officier commandant du Princess Patricia's Canadian Light Infantry. Vokes se révèle un excellent officier d'opérations et, le 24 juin 1942, il est nommé commandant de la 2e Brigade d'infanterie avec promotion au grade de brigadier.

Vokes dirige la 2e Brigade lors du débarquement à Pachino, le 10 juillet 1943, et pendant l'avance à travers les régions montagneuses de la Sicile. La 2e Brigade passe ensuite en Italie continentale, au mois de septembre 1943. Le 1er novembre 1943, Vokes est nommé commandant de la 1re Division d'infanterie canadienne et promu au grade de major-général. Il participe aux difficiles combats qui se soldent par la prise d'Ortona, le 27 décembre 1943. Quelques mois plus tard, le 23 mai 1944, la 1re Division canadienne avance dans la vallée de la Liri et enfonce la ligne Adolf Hitler. Sous les ordres de Vokes, les troupes de la 1re Division poursuivent ensuite leur avance vers le nord pour percer la ligne Gothique le 3 septembre 1944.

Le 1er décembre 1944, Vokes est muté au commandement de la 4e Division blindée canadienne. Il conduit ses troupes dans la bataille de la forêt de Hochwald, en février et mars 1945, puis dans leur avancée à travers les plaines du nord de l'Allemagne, jusqu'à la victoire finale. De juin 1945 à mai 1946, Vokes demeure en Europe en tant qu'officier général commandant des Troupes canadiennes d'occupation.

De retour au Canada, le général Vokes est nommé officier général commandant du Commandement central et, par la suite, du Commandement de l'Ouest de l'Armée canadienne. Il prend sa retraite de l'Armée en 1959 et, en 1985, il publie ses mémoires sous le titre de My Story.

J'ai l'immense satisfaction de savoir que les troupes que j'ai commandées n'ont jamais perdue de bataille, malgré qu'il y en eût de très difficiles en Sicile, en Italie, en Hollande et en Allemagne. Aussi, je regretterai toujours profondément, très profondément, qu'il dût y avoir des pertes humaines. Morts et blessés sont inséparables des batailles. Qu'il soit caporal ou général, un commandant ne peut esquiver les décisions désagréables peu importe son grade. S'il s'arrange pour les éviter, c'est qu'il est inapte au commandement sur le champ de bataille. Sur une note plus heureuse, je retrouve les souvenirs de la camaraderie, de la fierté, du courage, de l'habileté au combat des soldats canadiens et, plus que tout, de notre discipline et de notre obéissance aux volontés de notre Parlement. Je pense encore à la présence d'esprit particulière des soldats canadiens et à leur grande capacité d'improvisation. Sachez que nos soldats ont toujours été bons envers les enfants de nos ennemis, bons envers ceux qui étaient dans l'adversité. Ils étaient, dans l'ensemble, de grands ambassadeurs pour le Canada. - Chris Vokes, My Story, 1985



23/06/2013
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