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LE CANADA ET LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE

LA CRISE MONDIALE 1931-1939

Dans les années 1930, plusieurs crises internationales menèrent à une guerre mondiale. Adolf Hitler et le Parti nazi accédèrent au pouvoir en Allemagne en 1933 et ne tardèrent pas à établir une dictature sans merci. L’Allemagne s’empara de l’Autriche en 1938 et occupa la Tchécoslovaquie en 1938-1939. L’Italie, une autre dictature, attaqua l’Abyssinie (l’Éthiopie) en 1935 et occupa l’Albanie en 1939. Après avoir envahi la Mandchourie en 1931, le Japon attaqua la Chine en 1937. La Grande-Bretagne et la France apaisèrent ces régimes cruels dans l’espoir d’éviter une autre guerre mondiale – politique qu’approuvaient la plupart des Canadiens.

L’agression militaire nazie conduisit directement à la Deuxième Guerre mondiale. En août 1939, l’Allemagne insista pour que la Pologne lui cède des territoires. Abandonnant finalement leur politique d’apaisement, la Grande-Bretagne et la France promirent d’aider les Polonais et d’arrêter Hitler. Le 1er septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne et, deux jours plus tard, la Grande-Bretagne et la France déclaraient la guerre à l’Allemagne. La Deuxième Guerre mondiale venait de commencer.


LE CANADA ENTRE EN GUERRE 1939

Le Canada déclare la guerre à l’Allemagne en septembre 1939. La déclaration de guerre de la Grande-Bretagne n’a pas automatiquement engagé le Canada, comme cela avait été le cas en 1914. Mais on n’a jamais vraiment douté de la réponse du Canada : le gouvernement et la population soutenaient unanimement la Grande-Bretagne et la France. Après que le Parlement eut débattu de la question, le Canada déclara la guerre à l’Allemagne le 10 septembre.


Athlone, Roosevelt, Churchill, et King à la conférence de Québec en 1943.

Le Premier ministre William Lyon Mackenzie King promit que seuls des volontaires serviraient outre-mer.

Le Canada n’était pas prêt à se lancer dans la guerre. L’armée régulière de 4500 hommes, augmentée de 51 000 réservistes partiellement entraînés, ne possédait pratiquement aucun équipement moderne. L’aviation disposait de moins de 20 avions de combat modernes, et la marine d’à peine six destroyers la plus petite classe de navires de guerre océaniques. C’était un début modeste.


LE CANADA AU CÔTÉ DE LA GRANDE-BRETAGNE 1939-1942

Le Canada dépêcha le plus tôt possible d’importantes forces militaires en Grande-Bretagne. Les forces armées canadiennes connurent une croissance rapide. Dans le seul mois de septembre 1939, plus de 58 000 Canadiens s’enrôlèrent. En décembre, les premières troupes canadiennes étaient en route pour la Grande-Bretagne. Trois ans plus tard, la Première Armée canadienne formait le cœur de l’engagement canadien de 250 000 hommes outre-mer. Ottawa mit également sa marine à la disposition de la Grande-Bretagne et envoya deux escadrons de chasse dans ce pays avant la fin de 1940. Beaucoup d’autres allaient suivre.

Au début, la situation semblait presque désespérée. En juin 1940, l’Allemagne avait défait la France et occupait la plus grande partie de l’Europe occidentale. L’Italie entra aussi en guerre au côté de l’Allemagne, formant l’alliance de l’(Axe). Ses alliés en Europe défaits, la Grande-Bretagne fut soudain menacée d’invasion. Durant toute une année, jusqu’à ce que l’Allemagne attaque l’Union soviétique en juin 1941, le Canada fut le principal allié subsistant de la Grande-Bretagne dans la lutte contre la tyrannie.


LA BATAILLE DE L’ATLANTIQUE 1939-1945

La stratégie allemande consistait à rompre le cordon de sécurité océanique de la Grande-Bretagne au moyen d’une massive offensive de sous-marins (U-boot). Pour maintenir son effort de guerre, la Grande-Bretagne importait d’énormes quantités d’approvisionnements par voie de mer. Si les Allemands coulaient des navires marchands alliés transportant armes, matières premières et nourriture à un rythme plus élevé que celui de leur remplacement, la Grande-Bretagne perdrait lentement sa capacité de faire la guerre. C’est ce combat qu’on a appelé la bataille de l’Atlantique. Halifax était le principal port de la côte est de l’Amérique du Nord où les navires marchands s’organisaient en convois, des groupes de navires marchands effectuant ensemble la périlleuse traversée de l’Atlantique.

L’Allemagne faillit gagner cette guerre en mer, mais en mai 1943, après avoir subi de graves pertes face aux navires de guerre et avions alliés, les Allemands retirèrent la plupart de leurs U-boot du milieu de l’Atlantique. Tout au long de la guerre, la Marine royale du Canada (MRC), la marine marchande canadienne et l’immense production de l’industrie canadienne s’avérèrent cruciales dans la coûteuse victoire alliée.


LA BATAILLE DE HONG KONG 1941

Les envahisseurs japonais écrasent des soldats canadiens et d’autres nationalités défendant Hong Kong. En novembre 1941, le Canada envoya 1975 soldats pour contribuer à défendre la colonie britannique de Hong Kong. Bien qu’envoyés dans le cadre d’un plan visant à dissuader toute agression japonaise, les Canadiens n’étaient pas complètement équipés et entraînés. Le 7 décembre 1941, le Japon entra en guerre avec une série d’offensives couronnées de succès en Asie et dans le Pacifique. Les Japonais envahirent Hong Kong le 8 décembre et se rendirent maîtres de ses maigres défenses en 17 jours.

Dans leur premier combat terrestre de la guerre, les soldats canadiens se battirent vaillamment dans une lutte brutale et inégale. Les pertes furent lourdes : 290 tués au combat et des centaines de blessés. Les survivants furent tous faits prisonniers. Victimes de malnutrition, de maladie, d’épuisement et de divers sévices, près de 300 autres Canadiens moururent en captivité.


DÉSASTRE À DIEPPE 1942

Le raid canadien sur la ville côtière française de Dieppe fut une catastrophe. À l’été de 1942, l’Union soviétique, qui chancelait sous les coups d’une féroce attaque allemande, cria à l’aide. L’Armée canadienne accepta avec empressement un plan britannique consistant à attaquer les Allemands à Dieppe et à détourner leur attention. À l’aube du 19 août 1942, près de 5000 soldats canadiens appuyés par des commandos britanniques se lancèrent à l’assaut du port et des villages voisins de Puys et Pourville. Le raid fut un désastre : les défenses allemandes étaient en état d’alerte et plus fortes que prévu, et les Canadiens ne disposaient pas du soutien naval et aérien nécessaire.

Les pertes furent pour le Canada les pires subies en un seul jour au cours de cette guerre : 807 morts et 1946 prisonniers. Cent autres Canadiens moururent en captivité, beaucoup de blessures reçues au combat. Seuls 2110 hommes retournèrent en Grande-Bretagne. Certains historiens affirment que les leçons apprises à Dieppe ont contribué au succès des débarquements alliés ultérieurs; d’autres prétendent que le raid ne fut qu’une bourde mal préparée.


LE PLAN D’ENTRAÎNEMENT AÉRIEN DU COMMONWEALTH BRITANNIQUE 1939-1945

Le Plan d’entraînement aérien du Commonwealth britannique (PEACB) fut l’une des plus grandes contributions du Canada à la victoire. Le Canada disposait de grands espaces pour l’entraînement aérien, le temps y était favorable au vol, et le pays se trouvait hors de portée des forces ennemies. Le PEACB, créé par une entente signée en décembre 1939 par le Canada, la Grande-Bretagne, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, prévoyait que le Canada entraînerait les aviateurs de ces pays. C’était une entreprise énorme. Ottawa administrait le programme et payait la plupart des coûts, mais la majorité des diplômés, venus plus tard de nombreux pays alliés, servirent dans la Royal Air Force britannique.

À son apogée, le Plan disposait de 231 lieux d’entraînement et avait besoin de plus de 10 000 avions et de 100 000 militaires pour le faire fonctionner. Il formait des pilotes, des navigateurs, des viseurs de lance-bombes, des radiotélégraphistes, des mitrailleurs de bord et des mécaniciens de bord. Plus de la moitié de ses 131 553 diplômés étaient canadiens.


BOMBER COMMAND 1943-1945

Le plus important engagement aérien du Canada outre-mer se fit au sein du Bomber Command britannique. L’offensive de bombardement stratégique allié visait à annihiler la capacité de l’Allemagne de faire la guerre. Par conséquent, la plupart des cibles étaient des villes dotées d’installations militaires et industrielles. La contribution du Canada à cette campagne fut une force d’intervention aérienne extrêmement puissante. Organisée en janvier 1943 sous le nom de No. 6 (R.C.A.F.) Group du Bomber Command, elle en vint à comprendre près de 300 bombardiers quadrimoteurs lourds Lancaster ou Halifax transportant chacun plusieurs tonnes de bombes. Au début, le No. 6 Group subit de lourdes pertes, mais l’amélioration de l’équipement, de l’entraînement et de la tactique corrigea la situation. Environ 9980 aviateurs canadiens furent tués lors des opérations du Bomber Command.

Les historiens ont vivement débattu de la moralité et de l’efficacité du bombardement stratégique.


L’AVIATION ROYALE DU CANADA 1939-1945

L’Aviation royale du Canada a joué un rôle clé dans la victoire alliée. De 1939 à 1945, l’Aviation royale du Canada enrôla 232 000 hommes et 17 000 femmes et organisa 86 escadrons, dont 47 outre-mer. Des Canadiens volèrent dans des bombardiers et des avions de chasse, de reconnaissance et de transport, et effectuèrent d’autres missions à travers le monde. Des dizaines de milliers d’aviateurs canadiens servirent aussi dans la Royal Air Force britannique et des avions de chasse canadiens participèrent à la légendaire bataille d’Angleterre en 1940. Pendant le reste de la guerre, des chasseurs-bombardiers canadiens attaquèrent des secteurs côtiers de l’Europe occupée par les Allemands, tandis que des bombardiers lourds canadiens visaient des cibles situées beaucoup plus loin dans l’intérieur. En outre, des bombardiers de patrouille maritime canadiens basés au Canada, à Terre-Neuve, en Islande et en Grande-Bretagne combattirent des sous-marins allemands. En 1945, l’ARC était devenu la quatrième force aérienne du monde. Plus de 17 000 aviateurs canadiens périrent pendant la guerre.


LE FRONT INTÉRIEUR 1939-1945

L’effort de guerre eut de profondes répercussions sur la vie quotidienne au Canada. La Loi sur les mesures de guerre invoquée en 1939 a permis à Ottawa de prendre toutes les mesures que le gouvernement jugeait nécessaires pour poursuivre la guerre avec succès. Le gouvernement fédéral contrôlait soigneusement la diffusion de l’information et, en 1941, imposa un contrôle strict des prix et des salaires. À partir de 1942, il rationna des biens de consommation tels que la viande, le sucre, le café, l'essence, le caoutchouc, et les tissus.

Des millions de Canadiens, en plus de ceux qui étaient dans l’armée ou travaillaient dans les industries de guerre ou l’agriculture, ont participé à l’effort de guerre total. Ils travaillaient bénévolement au sein d’organisations telles que la Croix-Rouge ou en participant à des campagnes de récupération, recueillant tout ce qu’ils pouvaient trouver, des morcaux de métal au papier journal. Pendant toute cette période, des millions de Canadiens, lisant les rapports officiels des pertes dans les journaux, s’inquiétaient quotidiennement du sort de leurs amis et parents outre-mer.


LA CONSCRIPTION 1939-1945

En 1944, Ottawa imposa une conscription limitée pour le service outre-mer. Lorsque la guerre éclata, les principaux partis politiques fédéraux s’entendirent pour qu’il n’y ait pas de conscription pour le service outre-mer. Après la défaite de la France en juin 1940, le Parlement vota la Loi sur la mobilisation des ressources nationales, qui introduisait la conscription mais seulement pour le service au Canada. En avril 1942, le gouvernement fédéral organisa un référendum national demandant aux Canadiens de le libérer de son engagement de ne pas imposer la conscription si, dans l’avenir, Ottawa jugeait qu’il était nécessaire d'envoyer des conscrits outre-mer. Alors que dans l’ensemble du pays plus de 70 % des Canadiens votèrent oui, les quatre cinquièmes des Québécois votèrent non. Tout comme en 1917-1918, la nation était divisée en camps linguistiques. En novembre 1944, après que les unités d’infanterie de première ligne servant dans le nord-ouest de l’Europe et en Italie eurent subi de lourdes pertes, Ottawa autorisa l’envoi outre-mer de 16 000 conscrits de la défense territoriale. À partir de janvier 1945, 13 000 d’entre eux partirent pour la Grande-Bretagne, mais seulement quelques milliers combattirent en Europe avant la fin de la guerre. La guerre livrée par le Canada outre-mer a été presque entièrement un effort volontaire.


LA CAMPAGNE D’ITALIE 1943-1945

Les forces canadiennes participèrent dès le début à la campagne alliée en Italie. Dans la première opération terrestre soutenue du Canada lors de la guerre, des troupes canadiennes contribuèrent à s’emparer de la Sicile au cours d’une campagne de cinq semaines ayant débuté le 10 juillet 1943. En septembre, les Alliés envahirent la péninsule italienne et, malgré la rapide capitulation de l’Italie, les occupants allemands se battirent pour chaque mètre de terrain montagneux. Les pertes furent lourdes des deux côtés. En décembre, des troupes canadiennes s’emparèrent du port d’Ortona, sur l’Adriatique, à la suite d’une féroce bataille maison par maison.

Au début de 1944, le Canada renforça son engagement en Italie et organisa ses forces pour constituer le Ier Corps canadien. En mai, les Canadiens rompirent les défenses de la ligne Hitler au sud de Rome, et pendant l’été percèrent les fortifications de la ligne gothique, plus au nord. En février 1945, le Ier Corps canadien se déplaça dans le nord-ouest de l’Europe. Plus de 92 000 Canadiens servirent en Italie. Il y eut 26 000 pertes, dont plus de 5300 morts.


LE CANADA LE JOUR J 1944

Le Canada joua un rôle essentiel dans le succès des débarquements alliés en Normandie (jour J). Déterminées à mettre fin à quatre années d’occupation allemande souvent brutale, les forces alliées envahirent l’Europe occidentale le 6 juin 1944, le long d’un front de 80 kilomètres en Normandie, en France. Sur les près de 150 000 soldats alliés débarqués ou parachutés dans la zone d’invasion, 14 000 étaient canadiens. Ils prirent d’assaut une plage portant le nom de code de Juno, tandis que des parachutistes canadiens sautaient juste à l’est des plages de débarquement. Les Alliés se heurtèrent à des défenses allemandes hérissées d’artillerie, de mitrailleuses, de mines et d’objets piégés, mais l’invasion fut couronnée de succès.

D’autres Canadiens jouèrent un rôle dans cette victoire. La Marine royale du Canada fournit 110 navires et 10 000 marins pour soutenir les débarquements, l’ARC ayant pour sa part aidé à préparer l’invasion en bombardant des cibles dans l’intérieur. Le jour J et au cours de la campagne qui suivit, 15 escadrons de chasse et de chasseurs-bombardiers de l’ARC contribuèrent à obtenir la maîtrise du ciel au-dessus de la Normandie et attaquèrent des cibles ennemies. Le jour J, les Canadiens subirent 1074 pertes, dont 359 morts.


 LA CAMPAGNE DE NORMANDIE 1944

 Les Canadiens jouèrent un rôle de premier plan dans la campagne de Normandie, qui fut une meurtrière guerre d’usure. Au cours du premier mois qui suivit les débarquements du jour J, il y eut une impasse au cours de laquelle les Alliés augmentèrent leur sforces en une étroite tête de pont. D’autres formations canadiennes furent lancées dans la lutte et organisées en tant que IIe Corps d’armée au sein de la Première Armée canadienne.

En juillet, des troupes canadiennes contribuèrent à la conquête de Caen. Puis elles participèrent à une série d’offensives difficiles, vers Falaise, ayant pour but de réaliser une jonction avec les forces américaines venues du sud et d’encercler les forces allemandes de Normandie. Le 21 août, ces dernières avaient soit battu en retraite, soit été détruites, prises dans la tenaille canado-britannique et américaine. Au cours de la campagne de Normandie, qui a duré dix semaines, les Canadiens subirent 18 000 pertes, dont 5000 morts.


 LA LIBÉRATION DU NORD-OUEST DE L’EUROPE 1944-1945

En septembre 1944, la Première Armée canadienne se dirigea vers le nord le long de la côte de la Manche, libérant les ports fortement fortifiés de Boulogne et de Calais. Au même moment, les Britanniques, qui avaient désespérément besoin de ses installations portuaires pour être approvisionnés, s’emparaient de la ville belge d’Anvers. Toutefois, les Allemands occupaient les deux rives de l’estuaire de l’Escaut, qui relie Anvers à la mer sur 70 kilomètres. La plus grande partie de ce territoire se trouvait aux Pays-Bas. Au cours d’une campagne d’un mois qui débuta le 6 octobre, les Canadiens combattirent dans des conditions effroyables en terrain découvert et inondé afin de s’emparer des abords d’Anvers. Ils perdirent plus de 6300 hommes tués ou blessés au cours de cette campagne.


LA VICTOIRE 1945

La Première Armée canadienne participa à la dernière offensive alliée contre l’Allemagne. La principale offensive terrestre alliée à partir de l’ouest contre le territoire allemand fut lancée le 8 février 1945. Se frayant un passage à force de combats à travers la Rhénanie, perçant la redoutable ligne Siegfried et pénétrant dans les forêts de Reichswald et de Hochwald, les Canadiens contribuèrent à donner le coup de grâce à la résistance allemande dans ce secteur. Ce ne fut pas facile. Les Canadiens devaient traverser des forêts denses ou avancer sur des terrains fortement détrempés tout en se heurtant à la féroce résistance de l’ennemi.

En avril, les troupes canadiennes libérèrent la plus grande partie des Pays-Bas. Lorsque les forces allemandes sur le front britannique et canadien se rendirent le 5 mai, les Canadiens avaient atteint Oldenburg, dans le nord de l’Allemagne, mais des parachutistes canadiens avaient pénétré encore plus loin à l’est. Les Allemands capitulèrent officiellement le 8 mai 1945, jour connu sous le nom de jour de la Victoire en Europe.


LA GUERRE CONTRE LE JAPON 1941-1945

Le Canada, qui s’était fortement engagé dans la guerre contre l’Allemagne, ne fournit qu’un effort limité dans la guerre du Pacifique. Le Canada répondit au déclenchement de la guerre avec le Japon en renforçant de façon significative ses défenses côtières du Pacifique, en venant à poster plus de 30 000 soldats, 14 escadrons d’aviation et plus de 20 navires de guerre en Colombie-Britannique. Les forces canadiennes collaborèrent également avec les États-Unis à expulser les Japonais des îles Aléoutiennes, au large de l’Alaska.


La compagnie du croiseur NCSM Uganda, août 1945. Photo prise par le lieutenant Gerald M. Moses.

Avant que le Japon ne capitule en août 1945, un croiseur canadien, le NCSM Uganda, avait participé aux opérations navales du Pacifique, deux escadrons de transport de l’Aviation royale du Canada (ARC) avaient transporté des approvisionnements en Inde et en Birmanie, et des spécialistes des communications avaient servi en Australie.


UN DÉPLACEMENT FORCÉ: L'HISTOIRE DES CANADIENS D'ORIGINE JAPONAISE 1942-1947

En 1942, le gouvernement fédéral expulsa les Canadiens d'origine japonaise des zones côtières de la Colombie-Britannique. Les victoires déjà remportées par les Japonais firent craindre, au sein de la population de la Colombie-Britannique, d'autres attaques auxquelles pourraient bien participer des Canadiens d'origine japonaise. La guerre suscita aussi de la haine à leur endroit et donna à des pressions racistes menant à leur expulsion de la côte ouest. Pliant devant la pression populaire, le gouvernement fédéral évacua de force 22 000 d'entre eux vers l'intérieur des terres, dans des campements rudimentaires, des campements routiers et des établissements de culture de betteraves à sucre. Le gouvernement traita ceux qui résistaient ouvertement au déplacement comme des fauteurs de troubles et les envoya dans des camps d'internements militaires à Angler et Petawawa, en Ontario. Autorisés à apporter avec eux quelques-uns de leurs biens, les expulsés virent ensuite le reste de leurs biens confisqués, puis vendus par le gouvernement fédéral.


Camp Angler en Ontario, camp d’internement pour civils canadiens d’origine japonais.

En 1945, le gouvernement canadien offrit deux options plutôt cruelles aux Canadiens et aux Canadiennes d'origine japonaise : la dispersion dans des localités situées à l'est des Rocheuses ou le rapatriement vers le Japon. Menacés par le démembrement de leurs familles, environ 10 000 d'entre eux consentirent à être rapatriés, et ce, malgré des protestations publiques contre le plan du gouvernement. Lorsque le Premier ministre canadien Mackenzie King annulera le projet, en 1947, quelques 4 000 personnes auront déjà été rapatriées; les autres étaient revenus sur leur consentement. Quant à ceux et celles qui étaient demeurés au Canada, peu retournèrent en Colombie-Britannique tandis que la plupart tentèrent de refaire leur vie ailleurs au pays.


LE RETOUR AU FOYER 1945-1946

Après la capitulation des Allemands, les troupes canadiennes furent démobilisées aussi vite que possible. Plus d’un million de Canadiens ont servi à temps plein dans les forces armées pendant la Deuxième Guerre mondiale, environ 731 000 dans l’armée, 106 000 dans la marine et 250 000 dans l’aviation. Ces chiffres incluent près de 50 000 femmes. Ceux qui étaient outre-mer avaient hâte de retrouver les leurs et de reprendre une vie normale. Même si le rapatriement fut parfois d’une lenteur décourageante, particulièrement pour ceux qui avaient passé 5 ans ou plus outre-mer, la plupart étaient de retour au Canada au début de 1946. Ils revenaient avec environ 48 000 épouses de guerre, pour la plupart britanniques, et plus de 22 000 enfants.

Dix-sept mille autres soldats canadiens serivrent dans la force d’occupation alliée en Allemagne. Ils revinrent au Canada au milieu de 1946.


LES COÛTS DE LA GUERRE 1939-1945

Plus de 42 000 Canadiens ont perdu la vie au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Le Canada joua un rôle important dans la défaite des puissances de l’Axe. Le prix de la victoire fut élevé : environ 23 000 Canadiens perdirent la vie dans l’armée, 17 000 dans l’aviation, 2000 dans la marine et 1600 dans la marine marchande. Cinquante-quatre mille autres Canadiens ont été blessés et des milliers sont restés mutilés ou psychologiquement meurtris à vie. Plus de 700 Terre-Neuviens sont également morts pendant la guerre.

Les cimetières de guerre canadiens à travers le monde témoignent de leur sacrifice. A l’heure du crépuscule et celle de l’aurore, nous nous souviendrons d’eux. Tous les Canadiens ont à l’égard des enfants de la nation morts à la guerre une dette de reconnaissance.


UNE NATION MÉTAMORPHOSÉE 1939-1945

La Deuxième Guerre mondiale a profondément transformé le Canada. Au cours de la guerre, le Canada vit son industrie se transformer et son économie était en plein essort. De nouvelles technologies et de nouveaux procédés de fabrication permirent de produire d'énormes quantités de matériel militaire. En 1942, on avait atteint le plein emploi alors que des centaines de milliers de Canadiens, hommes et femmes, trouvaient du travail dans les industries de guerre. La situation légale du mouvement syndical s’améliora. Ottawa créa des programmes sociaux importants, notamment l’assurance-chômage (1940) et les allocations familiales (1944). Suite à son énorme contribution militaire au cours de la guerre, le Canada fut également reconnu comme un acteur international important et sûr de lui, poursuivant de plus en plus sa propre voie en politique étrangère. Les expériences vécues au pays et outre-mer pendant la Deuxième Guerre mondiale ont renforcé le sentiment d’identité des Canadiens.



22/06/2013
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